Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La justice neuchâteloise a acquitté le journaliste de «20 minutes»

Entendu le 3 décembre dernier par le Tribunal de police de Neuchâtel, le journaliste de «20 minutes» Frédéric Nejad a été acquitté ce mardi matin. Dans l’affaire du drame des Verrières, il avait révélé un élément du dossier à l’encontre de la requête de la cour criminelle. Impressum salue cette décision.

17 déc. 2019, 12:26
/ Màj. le 17 déc. 2019 à 14:28
Journaliste à "20 minutes",  Frédéric Nejad (à droite) a comparu le 3 décembre devant le Tribunal de police de Neuchâtel, défendu par Me Kevin Guillet.

«L’injonction du Tribunal criminel a violé la liberté des médias et ne repose pas sur une base légale», a déclaré ce mardi matin la juge du Tribunal de police de Neuchâtel. Poursuivi pour avoir refusé de se soumettre à une décision de l’autorité, dans l’affaire du drame des Verrières, le journaliste de «20 minutes» Frédéric Nejad a été acquitté.

Le chroniqueur judiciaire affichait un large sourire à l’issue de l’audience. Il avait été entendu le 3 décembre par le Tribunal de police neuchâtelois pour avoir divulgué un élément du dossier, à l’encontre de la requête de la cour criminelle.

A lire aussi : La liberté de la presse muselée par la justice?

Elément «pertinent»

Pour Frédéric Nejad, la présence de l’enfant sur la scène du crime était un aspect «pertinent pour la compréhension de la peine réclamée par le Ministère public, à savoir la prison à vie». «Je suis intimement convaincu que cela a joué un rôle prépondérant», a-t-il noté.

Selon la juge, Geneviève Calpini Calame, le journaliste a fait preuve de retenue en mentionnant la présence de l’enfant. Il a respecté l’anonymat du prévenu et des victimes, qui n’ont pas pu être identifiés dans ses articles.  

La Cour criminelle a restreint la liberté des médias en leur interdisant de dévoiler des informations.

Le tribunal a aussi rappelé que la liberté d’opinion et d’information est garantie par la Constitution. «Toute restriction d’un droit fondamental doit être justifiée», a souligné la juge.

Dans cette affaire, la Cour criminelle a restreint la liberté des médias en leur interdisant de dévoiler des informations. Cette requête ne poursuivait aucun but d'intérêt public et n'était pas proportionnée, a soutenu Geneviève Calpini Calame.

L’avocat du journaliste, Kevin Guillet, qui n’exclut pas un appel de la partie adverse, a assuré que son client et lui se battront jusqu’au bout.

Frédéric Nejad a pu par ailleurs compter sur le soutien du président du Conseil suisse de la presse, Dominique Von Burg, entendu comme témoin. Ce mardi matin, il était présent au tribunal pour manifester une nouvelle fois son appui au journaliste.

«Une victoire»

L’acquittement de Frédéric Nejad constitue «une avancée majeure dans la protection de la liberté de la presse», a fait savoir ce mardi impressum. Hier déjà, l’association professionnelle des journalistes a manifesté son soutien au chroniqueur judiciaire. 

A lire aussi : Les Verrières: le journaliste de "20 Minutes" soutenu par impressum

Edgar Bloch, vice-président d’impressum, se réjouit de cette décision, qui représente «une victoire pour la liberté de la presse. On ressent en ces temps des pressions et des intimidations multiples inacceptables. impressum se battra toujours pour que les journalistes, les dessinateurs et les photographes de presse puissent simplement faire leur travail.»

L’association espère enfin que le Ministère public, qui n’était pas présent à la lecture du verdict, comprendra l’importance du respect de la liberté de la presse en Suisse.

L’article a été actualisé à 14h25, après avoir ajouté la position d’impressum

Votre publicité ici avec IMPACT_medias