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Evolution vertigineuse du marché des montres depuis l’an 2000

La branche horlogère a atteint des sommets que personne n’aurait osé imaginer il y a 17 ans. Tour d'horizon à l'aube de Baselworld 2017.

21 mars 2017, 18:38
/ Màj. le 22 mars 2017 à 06:30
Petit tour d’horizon de ce qui a changé depuis la fin du 20e siècle et attend le chaland à la grand-messe annuelle de l’horlogerie.

Si, 17 ans durant, un passionné d’horlogerie avait évité le Salon mondial de Bâle, il serait aujourd’hui très étonné par le décor. Et pas seulement. Petit tour d’horizon de ce qui a changé depuis la fin du 20e siècle et attend le chaland à la grand-messe annuelle de l’horlogerie. L’évolution de l’événement en dit aussi long sur celle de la branche.

Arrivant le jour de l’ouverture de Baselworld, ce jeudi 23 mars 2017, sur la place de la Foire, notre passionné sera étonné par la nouvelle architecture des bâtiments de l’anciennne Foire de l’horlogerie. Inauguré en 2013, le nouvel ensemble, né de l’inspiration des architectes locaux Herzog et de Meuron, ne laisse pas planer le moindre doute: ici règne le luxe. Même le toit, qui couvre dorénavant la place, se veut d’avant-garde avec un trou en son milieu.

Incontournable

Le Salon mondial de l’horlogerie a pris résolumment le virage du luxe à l’aube du 21e siècle. En devenant Baselworld, il a réaffirmé son statut de rendez-vous incontournable pour les secteurs de l’horlogerie et de la bijouterie.

Les chiffres de la Fédération de l’industrie horlogère, la FH, sont là pour l’attester. Depuis 2000, les exportations suisses ont été multipliées par deux en valeur. De 9,3 en 2000 à 18,3 milliards de francs en 2016, en passant par le chiffre record de 22 milliards en 2014.

Parallèlement, le nombre de pièces produites a diminué. Il était de 29,7 millions en 2000 contre 25,4 l’année dernière. En 2014, cettte fameuse année record, 28,6 millions de montres ont été exportées. Sur le plan mondial, la Suisse se positionne troisième, loin derrière la Chine (plus de 600 millions de pièces) et Hong Kong (environ 270 millions). Par contre, en valeur, elle se classe au premier rang.

Corollaire de cette évolution, le prix moyen ex-usine d’une montre suisse a passé de 313 francs en 2001 à près de 720francs l’an passé. Le record, une nouvelle fois, date de 2014 avec 734 francs.

Le retour de la mécanique

Le retour en grâce du mouvement mécanique explique ce phénomène. En 2000, 2,5 millions de montres mécaniques ont été exportées. Ce nombre s’est élevé à 6,9 millions l’an dernier. Ces pièces représentent 80% de la valeur des exportations de l’industrie horlogère suisse.
Ces différentes évolutions se traduisent dans tous les segments de prix. En 2000, les pièces de moins de 200 francs ex-usine représentaient plus de trois quarts des volumes exportés contre deux tiers l’an dernier. En valeur, elles constituaient 13% du total en 2001. En 2016, la proportion se montait à 4,4%.

Cette croissance économique a entraîné un boom de l’emploi, soit plus de 50% en moins de 10 ans. A l’aube du 20e siècle, la branche comptait 37334 travailleurs, selon les chiffres de la Convention patronale de l’industrie horlogère. En 2007, ils étaient 40958. Le dernier recensement, en 2015, faisait état de 59112 collaborateurs. Un chiffre qui a reculé, depuis, dans des proportions encore inconnues.

Evolution technique

Verticalisation et investissements dans les moyens de production ont aussi marqué ces dernières années. De nombreux fournisseurs sont passés dans les mains des grands groupes. Que se soit dans les domaines du cadran, de la boîte ou encore des mouvements. Dans ce dernier cas, Swatch Group a poussé ses concurrents, LVMH et Kering en tête, à se lancer dans la production de calibres maison. Des calibres faisant appel à des matériaux comme le diamant ou le silicium.

Sur le plan technique, toujours, cette évolution a entraîné plusieurs innovations. Innovations, dans le domaine de la montre mécanique, qui se sont appuyées sur un savoir-faire traditionnel.

Les horlogers restent en quête de la précision la plus parfaite mais aussi de la simplicité en matière d’utilisation de la montre et de pureté ou d’extravagance sur le plan du design. Le dicton est de circonstance: on en a vu de toutes les couleurs...

Le tourbillon s’impose

Durant ces 18 dernières années, public et experts ont notamment assisté au retour en force du tourbillon, la complication suprême pour les puristes. Les phases de lune se sont multipliées, tout comme les quantièmes ou autres calendriers perpétuels, réservés auparavant aux marques les plus prestigieuses.

Les marques, justement. Au début du siècle, les géants du luxe se sont montrés très actifs. Ils ont étoffé leur portefeuille horloger. Ainsi, Jaeger-LeCoultre et IWC sont tombés dans l’escarcelle de Richemont en juillet 2000. Après avoir investi dans le capital de Girard-Perregaux, le groupe Kering a acquis totalement la marque chaux-de-fonnière en 2015.Une année plus tôt, c’est Ulysse Nardin qui a rejoint le groupe.

De nombreuses petites marques ont aussi fait leur apparition. Elles se sont illustrées par une imagination sans limite. Toutes n’ont pas résisté aux différents soubressauts conjoncturels – crise des subprimes ou recul du secteur depuis 2014. Elles n’en ont pas moins amené du sang neuf dans la branche. Aujourd’hui, la branche espère rebondir après plusieurs mois difficiles. Baselworld donnera une première tendance.

>> Nos premières découvertes de cette édition 2017 de Baselworld

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