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Une occasion en or pour Calmy-Rey

30 sept. 2011, 11:16

Que n'a-t-on écrit sur les ambitions internationales de Micheline Calmy-Rey! Des spéculations qui reposaient simplement sur l'idée que la conseillère fédérale n'allait pas se contenter d'une paisible retraite après avoir dirigé la diplomatie suisse pendant neuf ans. Voici qu'une occasion concrète se présente. Sur proposition de la Suisse, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a décidé de mettre en place un poste de rapporteur spécial chargé d'aider les Etats à s'assurer qu'ils traitent de façon adéquate les situations où des violations graves des droits humains ont eu lieu. A titre d'exemple, on pourrait citer le cas de la Côte d'Ivoire ou du Sri Lanka. Force est de constater que le poste irait comme un gant à Micheline Calmy-Rey qui quittera le Conseil fédéral le 31 décembre prochain.

Le timing est parfait puisque le rapporteur spécial sera désigné lors de la session de mars du Conseil des droits de l'homme. Le poste est ouvert à des experts qui se porteront candidats à titre individuel, mais les Etats sont évidemment libres de faire jouer leur réseau diplomatique pour soutenir telle ou telle personnalité. Micheline Calmy-Rey sera-t-elle sur les rangs? Sa candidature aurait du poids sachant que la Suisse s'est engagée pour la création du nouveau Conseil et qu'elle a été le promoteur de la résolution instituant ce rapporteur, en collaboration avec l'Argentine et le Maroc. «Près de 80 Etats provenant de tous les groupes régionaux ont parrainé cette résolution présentée mercredi», a indiqué hier le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) qui considère l'adoption de ce mandat comme un aboutissement majeur pour la Suisse.

Depuis 2004

En dépit du timing, on ne peut pas accuser le Département d'avoir organisé un coup pour assurer l'avenir de Micheline Calmy-Rey. La diplomatie suisse travaille depuis 2004 sur ce projet. Celui-ci repose sur l'idée qu'il n'est pas possible de reconstruire une société affectée par un passé de graves violations des droits de l'homme sans lutter contre l'impunité. Cela passe par la reconnaissance des droits à la vérité, à la justice et à des réparations, ainsi que par l'assurance que les événements en question ne se répéteront plus.

Nommé pour trois ans, le rapporteur sera la personne de référence sur cette thématique au sein du système des Nations Unies. Il offrira une assistance technique aux Etats qui le souhaitent, rassemblera des données sur les différents mécanismes mis en place par les Etats concernés et procédera à des recommandations. Selon le DFAE, «la Suisse espère que cette nouvelle procédure permettra aux Etats de mieux remplir leurs obligations et surtout de faire entendre la voix des victimes». Ce type de poste est familier à la Suisse. Jean Ziegler a été rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation de 2000 à 2008.

Des précédents

Une éventuelle candidature suisse ne partirait pas gagnante d'avance. Elle pourrait être opposée à des candidatures du Sud, sachant que les pays incriminés sont généralement des Etats du tiers monde. Le cas échéant, cela ne serait pas la première fois qu'un ancien conseiller fédéral ferait un complément de carrière au niveau onusien. Joseph Deiss vient de mener à terme un mandat prestigieux en présidant pendant une année l'Assemblée générale des Nations unies. Adolf Ogi avait été nommé par l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan «conseiller spécial pour le sport au service du développement et de la paix».

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