Il y a vingt ans, petits et grands avaient foulé les «arteplages» d’Expo.02, fameux néoligisme mélangeant «Art» et «Plage».

De mai à octobre 2002, 4,2 millions de personnes s’étaient rendues dans le «Monolithe» de Morat, sur le «Nuage» d’Yverdon, sur les «Galets» de Neuchâtel ou dans les «Tours» de Bienne pour voir des expositions, des spectacles ou des concerts célébrant la culture du pays.

Fête d’anniversaire

L’association des Anciens d’Expo.02 veut fêter l’anniversaire de la manifestation le 14 mai prochain à Bienne, dans l’un des vestiges de l’événement, «Das Zelt».

Les invités pourront alors voyager dans le passé avec des présentations de films et des interventions d'acteurs de la manifestation.

«Je me réjouis de retrouver de nombreuses personnes qui se sont engagées lors de l'Expo.02, souligne le conseiller aux Etats et ancien maire de Bienne Hans Stöckli, cité dans un communiqué. La fête servira de coup d'envoi pour une nouvelle exposition nationale».

Direction la 7e édition

En théorie, un tel événement est organisée tous les 25 ans. La prochaine édition devrait donc avoir lieu en 2027. A l’heure actuelle, quatre projets existent, proposés conjointement par plusieurs cantons, villes ou personnes.

Les cantons d’Argovie, de Bâle, de Soleure et du Jura ont par exemple proposé un projet commun, Svizra27, alors que Nexpo est soumis par les dix plus grandes villes de suisse. Les cantons alpins de Berne, des Grisons, du Valais, d’Uri et du Tessin ont conçu le projet Muntagna et X27 est défendu par un groupement de personnes.

Démissions et polémiques

La dernière édition de la manifestation avait marqué les esprits non seulement pour ses expositions et son architecture insolites (certains visiteurs avaient été déconcertés par le pavillon de la Banque nationale suisse «Argent et valeur» à Bienne, où une machine transformait en confettis deux billets de 100 francs à la minute), mais aussi pour ses larges dépassements de budget et ses reports successifs.

La 5e édition datait de 1964. La 6e aurait donc dû avoir lieu en 1991. Mais c’était compter sans de multiples rebondissements.

D’Expo.01 à 02

Pressenti pour accueillir l’exposition, le Canton du Tessin y renonce en 1989. En 1995, le Conseil fédéral opte pour le projet de la région des Trois-Lacs et annonce que l’exposition aura lieu en 2001. Il prévoit alors de lui accorder un budget de 130 millions de francs.

La Bâloise Jacqueline Fendt est nommée directrice générale, la plasticienne saint-galloise Pipilotti Rist, directrice artistique. Si les idées foisonnent, la gestion laisse à désirer et le soutien financier du secteur privé se fait vainement attendre.

Après des démissions en chaîne et des fonds supplémentaires accordés par le Conseil fédéral, Expo.01 est repoussé d’une année pour devenir Expo.02. Le Parlement accepte encore plusieurs rallonges de budget, si bien qu’au final, la manifestation coûtera 1,6 milliards de francs, dont 900 millions à charge de la Confédération – c’est-à-dire sept fois plus que prévu.

Matériaux récupérés

Outre le souvenir de ces cafouillages financiers et organisationnels, l’Expo.02 a laissé quelques traces pérennes dans le paysage de la région. L’hôtel Palafitte de Neuchâtel avait, par exemple, été construit pour l’occasion, tout comme la passerelle en bois installée aujourd’hui dans les gorges de l’Areuse.

Certains matériaux ont aussi été recyclés: les plaques de métal rouillé du Monolithe de Morat ont été rachetées par des particuliers et servent désormais de sculptures ou de parois murales, alors que le revêtement synthétique de la «Klangturm» de Bienne a été récupéré pour servir de couverture à un livre sur l'architecture de l'Expo.

Près de trois quarts des Suisses en faveur d’une nouvelle «expo» nationale

Un sondage publié lundi montre que près de trois quarts des Suisses sont favorables à une telle manifestation, notamment pour améliorer la cohésion entre les Suisses.