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Pénurie d'infirmiers: la Romandie mieux lotie

La pénurie de personnel infirmier touche moins violemment la Suisse romande que la Suisse alémanique. Les différentes formations proposées en sont la principale cause.

02 oct. 2013, 08:27
La tension n'est pas près de baisser dans le dossier hospitalier.

Neuchatel 27 10 2011
Photo R Leuenberger

La Suisse romande a mieux répondu à la pénurie de personnel infirmier dans les hôpitaux. Une des raisons à cette gestion plus pragmatique est le choix de formation exigée: dans une Haute école (HES) en Suisse romande, dans une Ecole supérieure (ES) en Suisse alémanique.

En Suisse romande, avec le système HES, l'attractivité est excellente, déclare Brigitte Neuhaus, responsable du département formation à l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI). Le nombre d'étudiants explose, ajoute-t-elle, précisant que, si les besoins des milieux aigus sont vraisemblablement couverts, c'est un peu plus difficile pour les milieux chroniques, en EMS par exemple.

Mme Neuhaus confirme ainsi les estimations rendues publiques la semaine dernière par la Haute Ecole privée La Source. Selon cet établissement lausannois, les perspectives de pénurie s'estompent dans la partie francophone de Suisse, la HES de Suisse occidentale ayant enregistré lors de la dernière rentrée une hausse de ses effectifs de 10% dans le domaine de la santé.

En Suisse alémanique en revanche, où coexistent le niveau de l'Ecole supérieure (ES) et celui des HES, les écoles ne sont pas remplies et les besoins ne sont pas couverts, poursuit la responsable de l'ASI. Selon elle, le système doit évoluer, mais un gros travail de fond est nécessaire dans les cantons et une harmonisation des titres au niveau HES n'est pas prévue, ou envisageable, avant 2025-2030.

Nuances

Brigitte Neuhaus tient cependant à relativiser. "La question de la pénurie est très complexe, d'autant plus qu'on travaille en Suisse avec beaucoup de personnel étranger", déclare-t-elle à l'ats. Et d'ajouter que les systèmes hospitaliers se trouvent face à de grandes restructurations tant dans la répartition des missions ou de fusions, que par l'intégration de nouvelles professions, et cela quel que soit le canton.

Il faut aussi tenir compte des restrictions budgétaires qui entraînent une certaine limitation des engagements de personnels diplômés. Il est toutefois clair qu’en Suisse romande l’attractivité de la formation HES, par son positionnement clair et ses possibilités multiples de carrière, est chaque année plus forte depuis 2002.

Niveau tertiaire

C'est cette année-là que la Suisse romande a adopté sa stratégie de ne former que des infirmières et infirmiers au niveau tertiaire A, c’est-à-dire dans la HES. Une stratégie qui poursuit son développement avec succès, écrit l'ASI dans un document sur les perspectives des soins infirmiers en Suisse à l'horizon 2020.

Quelques années plus tôt, à la fin des années 90, la Conférence nationale des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) avait décidé de positionner la formation en soins infirmiers au niveau tertiaire.

En Suisse alémanique, depuis 2006, 90% du personnel infirmier est aussi formé au niveau tertiaire, mais B, à savoir les Ecoles supérieures (ES). Seuls 5 à 10% le sont en HES.

Se former et durer

Quant au Tessin, la proportion est, depuis 2007, de 60% en Ecole supérieure, contre 40% en HES. Toutefois, la question de la pénurie ne doit pas être regardée que du point de vue de la formation, mais aussi de la durée de l’activité professionnelle, relève encore Mme Neuhaus.

Sur ce point, de nombreuses études montrent que la reconnaissance et l’autonomie de la profession ainsi que des investissements dans les conditions de travail favorables aux femmes, par exemple dans les horaires ou des partages de postes, conduisent à une augmentation de la durée de l’activité professionnelle.

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