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Lukas Reimann, le jeune UDC qui a défié Blocher

07 janv. 2009, 11:32

Le conseiller national UDC argovien Luzi Stamm en est convaincu. «Regardez-le bien, c'est notre nouvelle jeunesse», lance-t-il. Qui ça? Son voisin dans les travées du National, pardi, le jeune conseiller national saint-gallois Lukas Reimann, UDC comme lui!

A 26 ans, il est le plus jeune parlementaire de cette législature 2007-2011. Il y a quelques années, c'était encore le privilège de la gauche de fournir les plus jeunes membres de l'Assemblée fédérale. Le vent semble tourner et Luzi Stamm s'en réjouit. Et cet adversaire irréductible de la libre circulation a toutes les raisons d'applaudir son jeune voisin: il est à l'origine du référendum sur lequel le peuple se prononcera le 8 février. Et cela contre l'avis de Christoph Blocher lui-même.

Ces lauriers ne semblent pas tourner la tête de Lukas Reimann. Très comme il faut, costume, cravate, il répond avec assurance aux questions.

La politique? Elle a toujours été présente dans sa vie. Grâce à son oncle, le conseiller aux Etats argovien Maximilien Reimann, lui aussi membre de l'UDC. A l'époque, le neveu habitait aussi l'Argovie. «On voyait son affiche partout. On me posait constamment des questions sur lui. Alors je me suis intéressé à ce qu'il faisait», explique Lukas Reimann. C'est ainsi qu'il s'est éveillé à la politique. Au début, il se rapproche des jeunes radicaux, histoire d'échapper à l'accusation de népotisme qui se serait abattu sur lui s'il s'était directement inscrit à l'UDC.

Mais quand il a 14 ans, la famille déménage à Wil, dans le canton de Saint-Gall, histoire de satisfaire une promesse faite par son père à sa mère. Pour Lukas et son appétit de politique, c'est libérateur. «A Saint-Gall, personne ne me connaissait», souligne-t-il. Il peut donc se rapprocher de l'UDC sans craindre de passer pour le neveu de tonton.

L'orientation de Lukas Reimann est résolument libérale. En 1997, il entre dans une section communale de l'UDC qui comprenait 3 membres. En 1998, il crée avec deux copains, et contre l'avis de Toni Brunner - un autre jeune en devenir de l'époque - les Jeunes UDC de l'Est (Sain-Gall et Appenzell).

«Toni Brunner trouvait que nous étions encore trop peu nombreux pour faire une distinction entre «vieux» et «jeunes» UDC», se souvient Lukas Reimann. Aujourd'hui, les Jeunes UDC du canton de Saint-Gall affichent 500 membres, affirme-t-il fièrement. La jeune droite est en marche.

Même s'il est le plus jeune, son jugement reste indépendant. En 2004, Lukas Reimann ose se lever pour défendre devant l'Assemblée des délégués UDC et contre le tonitruant camionneur et conseiller national Ulrich Giezendanner la décision de sa section cantonale de prôner le non au contre-projet Avanti et au second tube au Gothard. Il sera laminé par 398 voix contre 25.

Mais cela ne l'empêche pas de poursuivre sa voie très individuelle. Quand Christoph Blocher annonce qu'il s'oppose à un référendum contre la libre circulation et tord discrètement le bras au comité de l'Action pour une suisse indépendante et neutre (Asin), Lukas Reimann passe outre avec la bénédiction de Pirmin Schwander, le président de l'Asin.

Sous son impulsion, les jeunes UDC, Yong4Fun et les Démocrates suisses parviennent à réunir à l'arraché quelque 60000 signatures. Maintenant, il faut encore convaincre le public: «J'ai une manifestation tous les soirs jusqu'en février», soupire Lukas Reimann. Le prix de sa notoriété politique.

Erik Reumann/Berne

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