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La langue bleue, cette bête noire des ruminants

30 oct. 2007, 12:00

Il n'y a pas que les poules et les canards qui doivent périodiquement rentrer au chaud pour se protéger de la grippe aviaire. Voilà que les ruminants ont aussi leur bête noire: la maladie de la langue bleue.

Son apparition dimanche dernier en Suisse, dans une ferme de Bettingen (BS), n'est pas une surprise. Sa détection n'était qu'une question de temps depuis que la France, l'Allemagne et le Benelux ont découvert des cas sur leur territoire.

C'est quoi? Le virus de la fièvre catarrhale, ou maladie de la langue bleue, touche les ruminants. Il a été découvert en Afrique du Sud mais s'est propagé à de nombreux autres pays africains avant de traverser la Méditerranée à la fin des années 1990. Il s'est toujours cantonné au sud de l'Europe. Mais depuis l'été 2006, le virus a fait son apparition plus au nord du continent. Il est transmis par un moucheron et provoque de fortes fièvres, un gonflement de la tête, une nécrose de la langue....

Comment? Longtemps, on a pensé que l'insecte piqueur, ne résistant pas aux plus faibles températures, ne poursuivrait pas sa route. Les infections découvertes dans le nord de l'Europe sont venues prouver le contraire. «L'hiver était notre lueur d'espoir», confie Pierre-François Gobat, vétérinaire cantonal neuchâtelois. «On sait maintenant que le moucheron vecteur résiste même si son activité est réduite lorsqu'il fait froid», explique-t-il. «Il passe l'hiver sous forme de larve ou alors il se réfugie dans une écurie pour se réveiller à la belle saison». Raison pour laquelle il n'a pas fini de faire parler de lui. Pourquoi? On a parlé du réchauffement climatique pour expliquer cette présence. Sans doute le virus en profite-t-il, comme c'est le cas d'autres maladies tropicales qui se déplacent vers les zones tempérées, dont la malaria.

Mais l'Organisation mondiale de la santé animale a découvert que le moucheron sévissant au nord n'était pas du même type que celui détecté au sud de l'Europe.

Différences? Il s'attaque aux bovins alors que jusque-là on avait plutôt affaire à des cas d'ovins malades. Pour Pierre-François Gobat, le nouveau virus est d'autant plus agressif que les bêtes n'ont aucune immunité. D'après ses connaissances, le virus a voyagé d'Afrique au Pays-Bas, sans doute avec des produits importés. Il s'agirait donc d'une nouvelle maladie de la mondialisation. Quels risques? Le virus est inoffensif pour l'homme. Cette certitude rassurera les consommateurs, lesquels avaient réduit leurs achats de b?ufs et de volaille suite à la vache folle et à la grippe aviaire.

Quelle solution? Pour l'instant, il n'existe pas de vaccins mais des recherches sont en cours dont une, prometteuse, pourrait aboutir en 2008. En attendant, l'Office vétérinaire fédéral a renforcé ses mesures de surveillance sur tout le territoire suisse. Si un cas est détecté, comme à Bâle dimanche, une zone de protection de vingt kilomètres est définie.

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