Lorsque les malfrats ont pénétré à 16h30 dans le musée, environ 15 visiteurs et quelques collaborateurs s'y trouvaient. Personne n'a été blessé mais la police a proposé une assistance psychologique.
Un truand muni d'un revolver a forcé les personnes se trouvant dans l'entrée à se coucher sur le sol. Pendant ce temps, les deux autres inconnus sont entrés dans une des salles d'exposition du rez-de-chaussée où ils ont décroché quatre ?uvres suspendues les unes à côté des autres.
L'alarme s'est immédiatement déclenchée. Mais en l'espace de quelques minutes, les voleurs ont réussi à finir le travail, à charger les tableaux dans une voiture blanche et à prendre la fuite, a expliqué Marco Cortesi, le porte-parole de la police zurichoise.
Les toiles auraient dépassé du coffre du véhicule. «L'enquête s'annonce difficile», a annoncé son responsable Peter Rüegger.
Une récompense de 100 000 francs a été promise à ceux qui permettraient de retrouver les ?uvres.
Selon Marco Cortesi, les attaques à main armée dans les musées sont extrêmement rares. A l'exception du vol au musée Munch d'Oslo en 2004, les malfaiteurs opèrent normalement durant les heures de fermeture, comme la semaine dernière à Pfäffikon (SZ), où deux Picasso ont disparu d'une exposition durant la nuit.
«Le musée ne pouvait pas s'attendre à être victime d'un tel cambriolage», a dit Marco Cortesi. Son système de sécurité correspond aux standards actuels. Les ?uvres dérobées étaient placées sous verre et étaient reliées à un système d'alarme. On ne sait pas si l'institution est équipée de caméras de surveillance.
La Collection Bührle est présentée dans une discrète villa construite en 1886 et située dans le quartier résidentiel de Seefeld. Elle est peu fréquentée. «Nous sommes un peu isolés», a reconnu son directeur, qui a appelé les musées de ce genre à revoir leurs mesures de sécurité.
Selon Lukas Gloor, les cambrioleurs savaient qu'il y avait des ?uvres précieuses au rez-de-chaussée du musée. Il ne semble toutefois pas qu'ils soient venus chercher des ?uvres précises. «S'ils avaient eu le temps, ils auraient pris plus de toiles», est-il persuadé.
«Des ?uvres tellement connues ne peuvent pas être revendues sur le marché officiel», estime Lukas Gloor. La police n'exclut pas que les malfrats exigent une rançon.
Le musée Bührle restera fermé jusqu'à nouvel avis. «Avant de rouvrir, nous voulons être sûrs qu'un tel événement ne puisse pas se reproduire», a indiqué Lukas Gloor. /ats