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Des sous-marins russes dans le lac Léman

Des submersibles russes Mir exploreront cet été les abysses du lac Léman. Une opération pilotée par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) avec une quinzaine d'équipes scientifiques internationales, parmi lesquelles des chercheurs neuchâtelois.

02 mars 2011, 08:13

Deux sous-marins russes exploreront cet été les profondeurs du lac Léman dans le cadre d'un projet de recherche international piloté par l'EPFL. Soutenue par le consulat de Russie à Lausanne, l'opération permettra d'en savoir davantage sur le plus grand lac alpin pour mieux le comprendre et le protéger.

Les deux petits submersibles Mir seront mis à disposition des scientifiques qui pourront explorer le fond du lac de juin à août. Munis d'équipements de pointe, ils leur permettront de mieux comprendre la géologie et la physique du lac et de mener des travaux dans les domaines de la bactériologie et des micropolluants.

Le projet «Elemo» permet à l'EPFL d'intensifier ses relations avec la Russie, a déclaré le président de l'EPFL Patrick Aebischer hier lors d'une conférence de presse. Il a pu être mis sur pied grâce à Frederik Paulsen, consul honoraire de la Fédération de Russie et président de Ferring Pharmaceuticals. Son entreprise finance le projet à raison de trois millions, tandis que le consulat honoraire de Russie verse un million. Les chercheurs solliciteront également le Fonds national de la recherche scientifique. Même s'il a déjà été largement étudié, le lac Léman suscite encore de nombreuses interrogations, a souligné Philippe Gillet, vice-président pour les affaires académiques de l'EPFL. Il a notamment cité la question des polluants et leur circulation dans les flux d'eau, celle des bactéries qui peuplent le fond du lac ou encore le dépôt des sédiments.

Actuellement divers modèles scientifiques se font concurrence pour y répondre. Et les sous-marins seront d'une aide précieuse pour y voir plus clair. Ils permettront de récolter des données plus précises, en plus grande quantité, ainsi que de quadriller des zones entières. Ces informations permettront à terme une meilleure gestion du lac. Enfin l'embouchure du Rhône est particulièrement intéressante. Les sédiments drainés par le fleuve ont formé neuf canyons sous-marins hauts de plus de 30 mètres. Les plongées devront permettre de mieux comprendre cet environnement instable.

Au total, «Elemo» intègre une quinzaine d'équipes internationales des Universités de Neuchâtel, Genève, Haute-Savoie et Newcastle, ainsi que l'Institut suisse de recherches aquatiques EAWAG, de l'INRA de Toulouse, du CNRS, de l'Académie russe des sciences et du Woods Hole Oceanographic Institute.

La coordination du projet se fait sous l'égide du consulat honoraire. L'âme du programme, le consul Frederik Paulsen, a eu l'occasion de tester les Mir. En août 2007, il avait participé à une expédition qui avait permis d'atteindre le pôle Nord à plus de 4000 mètres sous la glace. Une exposition permettra au public de faire connaissance avec ces submersibles. Un programme pédagogique sur les «Mystères de l'eau et du Léman» sera proposé aux classes de 7e et de 9e. /ats

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