Le drame mortel survenu ce mardi au Petit Combin et qui a coûté la vie à trois personnes et fait trois blessés lors d’une dépose héliski vient s’ajouter à une série d’accidents d’hélicoptère qui ont eu lieu dans les Alpes en ce début d’année 2024.

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Le 14 février d’abord. Un appareil de la compagnie Eagle s’écrase vers Niouc, dans le val d’Anniviers, après être entré en collision avec une ligne à haute tension. Le pilote, seul à bord, se blesse dans l’accident.

Le 16 mars ensuite. Dans le cadre d’un vol d’instruction, un hélicoptère s’écrase dans un pré situé sur la commune de Vétroz. A bord, un élève et son instructeur. Ce dernier aussi se blesse dans l’accident.

Ce même 16 mars, en soirée, un appareil du service sanitaire piémontais est en mission pour sauver un alpiniste qui a chuté dans une crevasse. L’hélicoptère s’écrase sur le versant italien du massif du Mont-Rose. Le crash n’a pas fait de blessé.

Soit quatre accidents concentrés en seulement deux mois.

Des accidents sans point commun

«Le bureau d’enquête sur les accidents fera son rapport et nous apportera très certainement des réponses», commence Francis Sermier, qui n’établit aucun lien entre ces divers événements. Le directeur d’Héli-Alps rappelle qu’un accident «peut arriver à n’importe quelle compagnie et lors de chaque opération».

Interrogé par Blick sur ces incidents à répétition, Daniel Knecht, chef du domaine aviation au SESE (service suisse d’enquête de sécurité), relève que les différents crashs de ce début d’année n’ont presque rien en commun ce qui empêche une comparaison directe.

«Ces accidents se sont produits avec différents types d’exploitation, avec différents modèles d’hélicoptères et par différentes conditions météorologiques ou sur différents terrains». Il ajoute: «les accidents aéronautiques sont, heureusement, des événements relativement rares, même s’il peut toujours y avoir des accumulations».

Selon le SESE, il est trop tôt pour tirer des conclusions quant aux incidents à répétition en ce début d’année 2024.

«Des pilotes aguerris»

Panne mécanique, problème météorologique ou erreur humaine. En matière d’accidents d’hélicoptère, les causes peuvent être multiples: «Chaque situation est unique», souligne Alexandre Briguet, chef du service opérationnel à l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS), qui espère que l’enquête déterminera ce qui s’est réellement passé.

En Valais, les vols en haute montagne, notamment de sauvetage et d’héliski, imposent une extrême vigilance aux pilotes. «Les gens qui pratiquent ce genre d’opérations sont aguerris et qualifiés», rappelle Francis Sermier qui parle d’opérations toujours sensibles: «La puissance de la machine ne peut rien face aux éléments météorologiques qui peuvent imposer une décision à prendre en seulement quelques secondes.»

Le phénomène du «whiteout»

Atterrir en haute montagne n’a en effet rien de facile selon un pilote expérimenté qui s’exprime anonymement dans les colonnes du Walliser Bote. Il faut pouvoir composer avec l’altitude qui prive le moteur de sa puissance et le vent qui peut surprendre en rafales. Mais pour le pilote interrogé par nos confrères haut-valaisans, le phénomène du «whiteout», qui consiste en un nuage de poudreuse soulevée par le mouvement des pâles lors de l’approche compromettant la visibilité, semble le plus difficile à gérer. «À ce moment-là, tu ne sais plus où se trouvent le haut et le bas».

L’expert en aviation civile et militaire Hanjörg Egger, interviewé également par le Walliser Bote, partage ce point de vue. «Flotter juste au-dessus du sol dans la neige tourbillonnante est particulièrement exigeant et il y a un risque de contact involontaire avec le sol avec la pale ou le rotor.»

La visibilité a-t-elle joué un rôle dans l’accident? Ce sera à l’enquête de le déterminer.

Crash d’hélicoptère en Valais: un immense élan de solidarité pour les familles des victimes

Près de 300 000 francs ont été récoltés entre les deux cagnottes créées pour le pilote et le guide décédés dans le crash d’hélicoptère du 2 avril dernier, au Petit Combin.