L’enquête récemment ouverte pour espionnage par le Ministère public de la Confédération (MPC) est-elle un signe que le président turc Recep Tayyip Erdogan exagère avec les intimidations sur ses opposants? A entendre des représentants des diverses minorités turques, l’arme psychologique utilisée par le régime d’Ankara est une vieille recette. «En 2002, j’exerçais le métier de journaliste et j’écrivais un article critique envers la Turquie», se souvient Ihsan Kurt, sociologue d’origine kurde installé à Prilly (VD). «Le journal où devait paraître mon papier a reçu une lettre de l’ambassadeur de Turquie en Suisse afin que cet article ne soit pas publié.»
Selon le sociologue, la pression du gouvernement d’Ankara a toujours existé de manière plus ou moins discrète. Mais avec Erdogan, elle a pris une ampleur sans précédent. Si le président turc utilise de plus en plus l’intimidation, c’est qu’il a affaire à une opposition plus nombreuse. «Aux Kurdes, Arméniens et...