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Petit Sneijder est devenu un grand

Les Pays-Bas ne se limitent pas aux Van (Basten, Nistelrooy, der Vaart, der Sar). Homme du match face à l'Italie, le «lutin» Wesley Sneijder s'impose comme un élément indispensable dans l'échiquier néerlandais. La France est prévenue. Un but face aux champions du monde (battus 3-0) et le titre «d'homme du match» décerné par l'UEFA. Wesley Sneijder ne pouvait sans doute pas souhaiter plus beau cadeau pour son 24e anniversaire, lundi à Berne. «Je ressens une forte émotion», déclarait-il au terme de la rencontre, à vrai dire sans que son visage ne la trahisse..

13 juin 2008, 12:00

Entre les anciens van Bronckhorst, van Nistelrooy ou van der Sar, et les jeunes pousses prometteuses (le blessé Babel ou Affelay), il y a ce petit «lutin», inclassable, inarrêtable et surtout indispensable. «Sneijder», assure Ronald van der Geer, reporter pour la radio nationale NOS, «a franchi plusieurs paliers cette année. Il a su s'imposer au Real Madrid, il a brillé face à l'Italie. Cet Euro peut lui conférer définitivement ses galons de champion.» Et confirmer ainsi la prophétie de son illustre coéquipier au Real, Ruud van Nistelrooy: «Sneijder a vraiment tout pour devenir une superstar».

Robin van Persie, autre élément de cette formidable nouvelle vague offensive néerlandaise, avait prévenu: «Les enfants ont bien grandi». Sneijder encore un peu plus vite que les autres. Non pas en taille, bien sûr, lui qui culmine à 1m70, mais en expérience, en lucidité.

Pas en talent non plus, car celui-ci ne lui a jamais fait défaut, depuis que ce natif d'Utrecht (comme van Basten...) a intégré les juniors de l'Ajax, avant l'adolescence. L'enfant prodige - contrat de stagiaire à 16 ans, appelé en équipe nationale à 18, après un seul match avec les M21 - n'a pourtant pas brûlé les étapes. Il n'a quitté Amsterdam que l'été passé. «J'avais le sentiment que j'avais appris tout ce que je pouvais à l'Ajax», a-t-il expliqué.

Et puis, une offre d'un club aussi prestigieux ne peut se refuser. Même si on n'est pas le premier choix - la «Maison blanche» aurait plutôt souhaité engager Kakà, Ballack ou Fabregas. Qu'importe, Sneijder a convaincu tous les sceptiques, ceux qui trouvaient exorbitante la somme payée pour son transfert - 24 millions d'euros -, dès la première journée de championnat, en inscrivant le but de la victoire lors du derby face à l'Atletico Madrid. Beau prélude à une saison triomphale, tant sur le personnel (30 matches, dont 27 comme titulaire et 9 buts) que collectif avec une Liga remportée haut la main.

Une technique irréprochable des deux pieds, la vitesse ainsi que la capacité à lire le jeu sans d'inutiles effets de style comptent parmi ses principaux atouts. Ainsi que la polyvalence. Demi défensif lors de la Coupe du monde, Sneijder, avec ses faux airs de Tintin, donne toutefois le meilleur de lui-même derrière un attaquant de pointe. Peu importe en quelle position. Face à l'Italie il a commencé à gauche, mais a constamment permuté avec Kuyt et son ami d'enfance van der Vaart, déboussolant le milieu de terrain «azzurro». Sans oublier - il la montrera sans doute pendant la suite du tournoi - son habileté sur les coups francs. «J'admirais les trajectoires de Pierre van Hooijdonk. J'ai beaucoup travaillé et j'ai développé ma propre technique.»

Il n'en dira pas plus à ce sujet. Le jeune homme est aussi réservé que déterminé. «Notre équipe est forte et a battu les champions du monde. Pourquoi ne gagnerions-nous pas l'Euro?» A la France, si elle le peut, de trouver une réponse. / ESA

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