Ils sont 22, les athlètes belges qui participent cette année aux JO de PyeongChang. Une paille par rapport aux 168 sportifs helvétiques présents en Corée du Sud. Mais il est vrai que la Belgique n’est pas vraiment un pays de sport d’hiver.
Pour les téléspectateurs belges francophones qui s’intéressent à suivre les exploits de leurs 22 compatriotes au «Pays du Matin calme», la tâche est cependant ardue, car aucune chaîne belge de langue française ne diffuse cette année les JO de PyeongChang. Une première dans le «Plat Pays»!
La raison de cette absence? Les droits TV des JO d’hiver et d’été de 2018 à 2024 pour l’Europe ont été cédés il y a deux ans, pour 1,3 milliard d’euros, au groupe privé américain Discovery au détriment des chaînes publiques de l’Union européenne de radio-télévision (UER). Résultat: Discovery a tenté de récupérer sa mise en cédant au prix fort ses droits aux chaînes nationales.
En Suisse, la SSR a sorti son carnet de chèques car il était impossible au diffuseur national de faire l’impasse sur les JO d’hiver. Sans PyeongChang sur la RTS, SRF ou la RSI, on n’ose imaginer ce qu’aurait donné la votation du 4 mars sur l’initiative «No Billag»!
Mais en Belgique, la RTBF (la télévision publique francophone) n’a pas voulu payer le prix demandé: «Nous n’étions pas prêts à faire une offre plus importante que celle de départ», explique Michel Lecomte, le directeur des sports de la RTBF. «Ce n’est pas à nous de les aider à rentabiliser leur contrat.»
A noter que la chaîne publique flamande, la VRT, a accepté, de son côté, de payer la somme demandée par Discovery. Une différence qui s’explique peut-être par le fait que 20 des athlètes belges en Corée du Sud sont Flamands, les deux derniers étant deux biathlètes, un Allemand et un Français, naturalisés belges ces dernières années.
Mais le directeur des sports de la RTBF ajoute également qu’il s’agit d’une «question de principe». Et les discussions pour les JO d’été à Tokyo en 2020 et Paris en 2014 seraient «au point mort».
Les téléspectateurs belges amateurs de sports d’hiver sont donc condamnés à suivre les épreuves de PyeongChang sur France Télévisions et sa couverture pour le moins nationaliste. Propriété de Discovery, Europort France doit en effet faire l’impasse sur les JO pour ne pas concurrencer France Télévisions dans l’Hexagone.