Dominik Meichtry s'est brillamment qualifié pour la finale du 200 m libre des Mondiaux de Shanghai, qui s'annonce grandiose aujourd'hui (12h en Suisse). Le Saint-Gallois a signé le sixième temps des demi-finales en 1'47''30.
Sixième des JO de Pékin en 2008, Meichtry disputera sa première finale mondiale dans sa discipline de prédilection. La course promet, car tous les cadors ont répondu présent en demi-finales: le Français Yannick Agnel, meilleur temps en 1'45''62, l'Allemand Paul Biedermann (1'45''93), les Américains Ryan Lochte (1'46''11) et Michael Phelps (1'46''91), et le Sud-Coréen Park Tae-Hwan (5e), couronné la veille sur 400 mètres.
«J'ai échoué plusieurs fois aux portes de la finale. Mais aujourd'hui, j'ai réussi en exploitant enfin tout mon potentiel», a commenté Meichtry, qui avait raté d'un rien la finale lors de la précédente édition à Rome (9e). Dans le bassin de Shanghai, le nageur de 26 ans a bien réparti son effort. Il s'est montré très efficace entre les 100 et 150 m, avant de bien résister sur la dernière longueur.
Imiter Swann Oberson
Pour la finale, Meichtry ne part pas perdant malgré la très forte concurrence. «Il y a une semaine, personne n'aurait osé miser sur Swann (Oberson). Et pourtant, elle a décroché la médaille d'or (5 km en eau libre)», a rappelé le Californien d'adoption, qui vit et s'entraîne à Los Angeles.
Vice-champion d'Europe du 200 m libre en 2008 en petit bassin à Rijeka (Cro), Meichtry devra approcher son record de Suisse pour monter sur un nouveau podium. Ce record est de 1'45''80, établi aux JO de Pékin à l'époque des combinaisons (aujourd'hui interdites). Interrogé sur la tactique à adopter pour battre ce chrono et résister à Phelps et Cie, le Saint-Gallois n'en voit qu'une: «foncer comme une fusée», a-t-il rigolé.
Outre son accession à la finale, Meichtry a obtenu sa limite pour les Jeux de Londres, en nageant en 1'47''38 en série. «Je suis très satisfait. Cela me donne une sécurité pour l'année prochaine», a commenté le leader de la natation helvétique, qui devra confirmer ce temps début 2012 pour obtenir sa sélection définitive.
Cielo en or et en pleurs
Cesar Cielo a accompagné de chaudes larmes son titre sur 50 m papillon. Autorisé à nager dans ces Mondiaux trois jours avant leur ouverture après son contrôle positif au furosémide en mai, le Brésilien s'est effondré en larmes dans la piscine après sa victoire en 23''10.
Le Kényan Jason Dunford (7e) a pointé les pouces vers le bas à l'arrivée en signe de réprobation. Mais Cielo a reçu sur le podium le soutien des deux Australiens qu'il a devancés, Matthew Targett (23''28), déjà deuxième en 2009 à Rome, et Geoff Huegill (23''35). Plusieurs nageurs, dont Michael Phelps, n'avaient pas masqué leur mécontentement après la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de ne pas suspendre Cielo, mais de confirmer l'avertissement qu'il avait reçu de la part de la Fédération brésilienne.
«Je me sens comme béni des Dieux», a lâché le Brésilien, qui succède au Serbe Milorad Cavic. «Cette médaille d'or est différente», a ajouté celui qui s'était imposé lors des derniers Mondiaux sur 50 m et 100 m libre. «C'était la plus dure à obtenir. Cela a été une période difficile, qui m'a permis de tester mon talent de nageur et ma capacité à endurer les attaques.» si