Deuxièmes lors des deux dernières éditions, Steve Guerdat et Nino des Buissonnets feront - comme toujours lorsqu'ils font la paire - partie des favoris lors de la finale de la Coupe du monde. Le duo champion olympique a mis toutes les chances de son côté pour briller à Lyon dès jeudi.
Il faut dire que le Jurassien a particulièrement ménagé son crack, qu'il n'a plus monté en concours depuis mi-décembre et sa victoire dans le Grand Prix de Genève. "Après Genève, Nino a eu droit à six semaines de repos total, explique Guerdat. Pas deux ou trois, qui ne servent qu'à se donner bonne conscience."
Le hongre français de 13 ans a effectué sa première sortie tout début avril à Lanaken (Be), se contentant de quatre parcours plutôt modestes (deux 135 cm, un 140 cm et un 150 cm) sans forcer. Juste pour retrouver ses sensations. "Les sauts étaient bons, mais le contrôle moins. C'est normal pour une reprise", estime le cavalier de Bassecourt établi sur les hauts de Zurich, à Herrliberg, là où les balades en forêt, avec leurs montées et leurs descentes, suffisent à entretenir la musculature du cheval.
Si Guerdat a essayé de "mettre toutes les chances de (son) côté", c'est qu'il court depuis plusieurs années déjà après un sacre en finale de Coupe monde, le Graal du saut indoor. Troisième en 2007 à Las Vegas sur Tresor, le champion olympique a échoué à la deuxième place ces deux dernières années, à Bois-le-Duc (2012) et Göteborg (2013). Battu à chaque fois au barrage par un Américain, Beezie Madden l'an passé et Rich Fellers, pour... 64 centièmes, il y a deux ans.
"Mais ce ne sont pas des échecs, intervient le Jurassien, ce sont deux réussites. Il y a beaucoup de grands cavaliers qui ne sont jamais montés sur le podium de la Coupe du monde. Même si c'est vrai que, sur le moment, c'est rageant..." A tel point qu'il est impossible que Steve Guerdat - qui montera Nino lors des trois épreuves de la finale vendredi, samedi et lundi - vise autre chose que la victoire à Lyon. "Si je devais me retrouver dans la même situation avant la dernière manche, mes expériences passées seraient sans doute un avantage."
La Suisse n'a triomphé que deux fois seulement dans l'épreuve, en 2001 grâce à Markus Fuchs et Tinka's Boy et en 2007 grâce à Beat Mändli et Ideo du Thot. Egalement qualifié pour la finale, Pius Schwizer figure lui aussi dans le cercle des lauréats potentiels. Un cercle très large puisqu'ils sont une bonne vingtaine à pouvoir s'imposer. Dont les tenants du titre Beezie Madden et son crack Simon, époustouflants de maîtrise il y a un an.