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Contador a déjà tenu sa promesse

20 juil. 2011, 09:24

Il n'avait l'air de rien, ce col de Manse. Un «deuxième catégorie» avec dix kilomètres à 5,2% qui, à priori, n'aurait pas dû bouleverser la hiérarchie. C'était compter sans Alberto Contador. L'Espagnol n'a que - partiellement - tenu la parole. Il avait promis de passer à l'attaque. Mais on ne le pressentait pas aussi pressé. Dix kilomètres d'ascension et dix autres en descente ont livré plus d'enseignements, et creusé plus d'écarts, que les trois étapes pyrénéennes…

Le mérite en revient donc à Alberto Contador. Il a mis le feu aux poudres en attaquant une première fois, à 17 kilomètres de l'arrivée. A force d'insister et de relancer, il a fini par distancer tous ses rivaux à l'exception de Samuel Sanchez, toujours là, et… Cadel Evans. L'Australien est revenu au train, fidèle à sa réputation et à ses qualités. Et au final, c'est peut-être lui le grand gagnant. Au-delà des trois secondes qu'il prend encore à l'Espagnol, il a surtout distancé ses principaux adversaires. Thomas Voeckler a montré qu'il finira bien par craquer, un jour ou l'autre. Mais surtout, les frères Schleck ont «sombré» dans l'ascension et, plus encore, dans la descente sur Gap. Ivan Basso a aussi perdu une petite minute.

«Alliés de circonstance»

Deux coureurs, donc, ont le sourire ce matin. Cadel Evans s'inscrit chaque jour davantage comme l'homme fort du peloton. Il est le seul à ne jamais lâcher la moindre seconde. Mieux, hier, il en a même repris trois de plus à Contador. «Une très bonne journée», confirme l'Australien. «Nous avions prévu de durcir la course au pied de l'ascension», relève John Lelangue, directeur sportif de BMC. «Après, nous avons trouvé en Contador et Sanchez deux alliés de circonstance qui, en même temps, ne sont pas nos premiers ennemis. Trois secondes, c'est quand même tout ça de pris. En plus, on relègue les frères Schleck et Basso.»

De son côté, Alberto Contador a envoyé un signal très fort à ses adversaires. «Il avait envie d'essayer quelque chose», témoigne Bjarne Riis, son directeur sportif. «Il se sentait mieux, il en a donc profité. Quand on a vu que derrière, ils n'étaient pas au mieux, je l'ai invité à poursuivre. Maintenant, si Cadel Evans continue à tenir dans les grands cols, il sera tout prêt de la victoire.»

Les frères Schleck ont donc perdu peut-être bien plus que 21 secondes pour Fränk, 1'09'' pour Andy. Eux qui n'ont pas su écarter Alberto Contador dans les Pyrénées, eux qui doivent attaquer avant le contre-la-montre ont donc encore cédé du terrain. «Nous ne nous attendions pas à cette attaque», reconnaît Fränk Schleck. «Il savait que nous n'aimions ni le mauvais temps, ni la descente. C'est bien vu. Pour nous, ce n'est pas une tragédie pour autant. Nous restons concentrés. Il ne s'agit pas seulement pour nous de ne pas perdre de temps. Il faut encore en gagner. Finalement, nous vivrons une belle troisième semaine.» Andy Schleck n'est pas plus fataliste. «L'écart ne veut rien dire. Je suis en forme et je vais encore le montrer.»

«ça fait peur»

Thomas Voeckler conserve donc son maillot jaune. Il n'avait pas trop à craindre de cette étape de transition. Mais il a quand même montré certaines limites dans la «bosse». «Si je n'étais pas marqué en tentant de suivre Contador, ce ne serait pas normal», constate-t-il. «Je me suis mis dans le rouge pour suivre sa première offensive. Quand il a attaqué, ça fait peur. A l'avenir, je suivrai les roues d'Evans. Il est plus régulier. Cela étant, je ne m'attendais pas à ce que Contador attaque.»

C'est là tout son mérite. Le tenant du titre avait promis de prendre sa chance. «Les sensations ont été bonnes et c'est le plus important pour moi», déclare Alberto Contador. «Le résultat final n'a pas de quoi me rendre euphorique. Mes rivaux restent les mêmes. Il reste trois jours en montagne, il faudra tenter d'en profiter.» Voilà qui promet!

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