Gare à celui qui s'engouffrerait dans les méandres labyrinthiques d'une gérance. Plus que de rencontrer le Minotaure, il risque de croiser la désillusion la plus profonde et l'incompétence la plus pittoresque. Kafka ou Ionesco ne sont, en comparaison, que de bien pâles reflets de l'univers ubuesque que l'on découvre en pénétrant les arcanes des gestions d'immeubles. Et à peine les personnages de Beckett oseraient-ils se mesurer à ces contempteurs de l'absurdité élevée au rang d'art, rougissant de se comparer à de s maîtres en la matière.
Cet acrostiche, hymne au mécontentement et ode à la nullité, je le dédicace à vous que la mauvaise foi n'étouffe pas... Entre les appels téléphoniques sans suite et les courriers qui s'envolent sous d'autres cieux que ceux auxquels ils sont destinés, que de fureurs rentrées et d'ahurissements grandioses j'ai connus.
O miracle de l'administration, le commercial-devin devance les désirs de ses clients en traitant des dossiers avant même que les clients n'en aient exprimé le souhait. Las! Que le malheur me prenne de souligner ces incohérences à cette Pythie commerçante, et c'est une fin de non-recevoir qu'elle me jette au nez. Mais heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... Quand la colère s'en mêle et que tempête, à bout, la furie, se lève alors le vent de l'efficacité et de la célérité. Merci ô gérance d'avoir enfin dénié t'abaisser jusqu'à moi.