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Le quotidien de nombreux paysans palestiniens

31 août 2011, 10:55

Sur décision prise par le gouvernement d'Israël en 2002, un mur - alternant à la campagne avec une clôture - doit diviser les Territoires occupés et l'Etat d'Israël sur 760 kilomètres. Les 62% de cette séparation sont désormais construits. Visite d'un portail agricole, dans le nord des Territoires, appelés à l'origine Cisjordanie, pas loin de l'aéroport international David Ben Gurion.

Il est 4 heures, dans la nuit noire, quand deux soldats en treillis, casqués, équipés de gilets pare-balles, ouvrent la porte Attil, et laissent passer un paysan et son âne. Le Palestinien, âgé, doit se soumettre à une fouille, montrer son permis pour aller travailler ses champs dans la plaine fertile qui va jusqu'à la mer. Ce matin-là, 63 hommes et une femme (jeunes la plupart, avec quatre tracteurs, quatre ânes, cinq charrettes et leurs outils) passeront sans encombre, et récolteront leurs légumes. Un retardataire se pointe au bout du chemin de terre: les soldats l'attendent, rouvrent le portail. Deuxième ouverture vers midi. Troisième ouverture, toujours de trois quarts d'heure, à 17 heures.

Les deux soldats, sympas, viennent discuter un moment avec nous. Portail fermé, ils s'embarquent dans leur jeep, et s'en vont par la route entre deux clôtures. D'autres matins, la scène est tendue, d'autres soldats disent: toi tu passes, mais pas ta charrette. Ou: l'âne, oui, mais pas toi! Il faut savoir que le paysan a besoin de trois permis, qu'il doit renouveler chaque saison ou chaque année. Au moment des récoltes, les restrictions pleuvent. Parfois, la récolte est perdue. Cette clôture occupe une surface énorme, avec de chaque côté des barbelés sur 6 mètres, un fossé, deux clôtures équipées de sensors qui détectent toute tentative d'escalade, une route nickel.

Le but du système est de décourager les paysans d'aller aux champs, de les amener en ville comme main-d'œuvre bon marché, de grignoter progressivement les terres qui leur appartiennent et se trouvent entre le mur /clôture et la frontière d'Israël.

Dans le cadre du Programme œcuménique d'accompagnement en Palestine et Israël, l'auteur (journaliste, théologien) passe trois mois en Israël, comme 800 volontaires de nombreuses nationalités depuis 2002.

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