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La scientologie fait moins peur que l'islam

Alors qu'en France, un procès en cours pourrait conduire à son interdiction, l'Eglise de scientologie coule des jours paisibles en Suisse. Moins agressif que dans les années 90, ce mouvement ne suscite guère l'attention, contrairement à la religion musulmane.

08 juin 2009, 08:54

«Après les attentats du 11 septembre, les discussions et les craintes suscitées par les sectes en Suisse ont été remplacées par celles sur la religion musulmane.» C'est le constat de René Pahud de Mortanges, directeur de l'Institut du droit des religions à l'Université de Fribourg. De fait, les Suisses se prononceront sur l'initiative visant à interdire la construction de minarets. Un scrutin qui a déjà affiché au grand jour les peurs et les fantasmes que suscite l'Islam au sein d'une partie de la population suisse.

Sous les feux de la rampe en France à l'occasion d'un procès qui pourrait conduire à sa dissolution, l'Eglise de scientologie ne semble, elle, plus guère soulever de vagues en Suisse. Il en allait tout autrement dans les années 90. René Pahud de Mortanges cite une affaire emblématique dans le canton de Bâle-Ville. «Pour vendre ses cours, la scientologie recourait à des méthodes assez agressives. Le gouvernement de Bâle-Ville a fini par interdire aux scientologues d'utiliser ses méthodes dans l'espace public.» L'affaire s'est donc terminée devant le Tribunal fédéral, l'organisation scientologue agitant le drapeau de la liberté religieuse. «L'instance suprême de la justice suisse a bien reconnu à la scientologie le droit d'invoquer la liberté religieuse, tout en soulignant que la norme de Bâle-Ville ne violait pas cette liberté», rappelle le chercheur.

A cette époque, les Suisses étaient encore sous le choc des exactions de l'Ordre du temple solaire. Raison pour laquelle le Parlement a voulu agir à l'encontre des phénomènes sectaires. «En 1999, une commission du Conseil national a demandé au Conseil fédéral de formuler une politique à leur égard. Le gouvernement a refusé d'entrer en matière, arguant qu'une telle politique n'était pas nécessaire. Dans sa réponse, le Conseil fédéral a également souligné que la recherche d'informations sur les sectes était du ressort du monde académique», relève René Pahud de Mortanges. A cette occasion, le gouvernement n'a donc pas voulu remettre en cause sa neutralité à l'égard des phénomènes religieux et sa faible emprise sur le divin, ce domaine étant du ressort des cantons. /FBU

Cet article est tiré du site: www.swissinfo.ch

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