Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Vingt-trois comédiens et un chien autour du comptoir

«Tu me rassembles une vingtaine de personnes?» Jean-Philippe Hoffman a relevé le défi de Michel Beretti. Et ce défi a abouti au «Jour de l'éclipse», une création à découvrir à partir de demain au théâtre Tumulte, à Neuchâtel.

19 sept. 2007, 12:00

Le dramaturge, l'un des compagnons de route de Tumulte, en avait envie: écrire une pièce pour plus de dix comédiens, comme le font certains de ses amis qui puisent dans le vivier du théâtre amateur. «Rassembler plus de dix professionnels coûterait effectivement trop cher», explique Jean-Philippe Hoffman.

Fort des expériences faites avec la Comédie de Serrières, son propre vivier d'amateurs à géométrie variable, le metteur en scène soumet à l'exercice une quinzaine de comédiens, qu'il présente ensuite à l'auteur. Ils sont 23 aujourd'hui à deviser au comptoir du bistrot très réaliste du «Jour de l'éclipse». Vingt-trois interprètes de 17 à 76 ans, plus... un chien dont son metteur en scène disait, l'autre jour, qu'il commençait à se débrouiller...

«Dans un tel cas de figure, mettre en scène, c'est véritablement mettre ensemble. Il est très difficile de consacrer beaucoup de temps à chaque comédien. Et impossible d'amener tout le monde au même niveau». Dans ce microcose d'une grande diversité, Jean-Philippe Hoffman peut compter sur quelques figures «porteuses», telles que Michel Rousson ou Jean-Philippe Bauermeister. «Il y a de l'enthousiasme et des coups de gueule, des discussions et des confrontations, mais le groupe fonctionne bien!». Un groupe habillé sur mesure, puisque Beretti a écrit en fonction de la personnalité de ses comédiens, s'amusant parfois à jouer la carte du contre-emploi.

«Tu te souviens de Maurice? Il a perdu son taxi parce qu'y buvait trop; maintenant il est chauffeur de car scolaire en Bretagne». Trois jours avant l'éclipse du 11 août 1991 - elle eut vraiment lieu -, les conversations vont bon train «Au pot de l'amitié», un café paumé au milieu des champs de betterave, quelque part dans le Jura français. On se sent là un peu comme en famille, l'ouvrier chargé de démonter la raffinerie croise le boucher et la postière du coin, une cartomancienne ou un ancien marin. Des liens s'effilochent, d'autres se nouent, au fil de propos empreints d'humour et de poésie. Car, en dépit d'une laveuse des morts qui s'affaire autour d'un cadavre déposé sur le comptoir, il s'agit bel et bien d'une comédie! /dbo

Neuchâtel-Serrières, Théâtre Tumulte, du jeudi 20 septembre au dimanche 7 octobre; je, ve et sa à 20h30, di à 17h
Votre publicité ici avec IMPACT_medias