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La sculpture de Günther Förg guide le regard vers des images vivantes

L'?uvre est posée comme une sentinelle devant le Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel. Dévoilée hier, la sculpture orange de Günther Förg recadre notre environnement quotidien. Elle se dresse là, depuis plusieurs jours. Une grande pièce géométrique, orange, posée sur l'esplanade Léopold-Robert. A la fois passerelle et écran, signalétique bien visible et fenêtre ouverte sur le monde environnant.

17 avr. 2008, 12:00

«Nous aussi, nous avons notre Förg devant la maison», se réjouit Walter Tschopp, conservateur au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel, qui hier soir dévoilait officiellement la sculpture de Günther Förg, artiste allemand de renommée internationale installé dans le canton. Nous aussi, comme le Gemeentemuseum à La Haye où sur un mur éclate une installation du peintre. Comme d'autres musées dans le monde. Un cadeau, et non des moindres, offert à Neuchâtel par Arthis, l'Association des amis du musée qui fêtait ses dix ans d'existence en 2007. Et un cadeau de l'artiste, puisqu'il a accepté de repeindre son ?uvre en couleur, selon le v?u de l'association. Voilà qui méritait bien, aux yeux du conservateur, que l'on réorganise l'agencement des autres sculptures sur l'esplanade...

Créée pour Môtiers Art en plein air 2007, l'?uvre, à l'origine en acier brut, affiche aujourd'hui son profil moins discrètement. La tranche orange attire l'?il. Présence affirmée de l'?uvre. Puis une presque absence, quand on appréhende de face le rectangle barré. Placée dans son axe, la porte du musée aspire le regard, ou alors il s'échappe vers le port, ponton et mâts des bateaux recadrés par l'artiste. Un tableau vivant, qui évolue au gré des passants et des humeurs du paysage,

«Günther Förg nous donne à voir une image, une image qui est dans la réalité. C'est une sculpture mais je ressens davantage ce travail comme une peinture tridimensionnelle», dit Walter Tschopp. Le conservateur rapporte que l'?uvre a d'ores et déjà suscité de nombreuses réactions, comme l'avaient fait ses voisines d'esplanade, les trois silhouettes d'Olivier Estoppey. Plus figuratives toutefois que la géométrie, sobre et radicale, de Förg, qui s'exprime aussi via la photographie, les monochromes, les peintures reliefs. Proposition enchâssée dans un discours post-moderne, cette ?uvre «sévère» plaît à Walter Tschopp. Elle s'inscrit dans la veine des peintures minimalistes de l'artiste, mais on peut déceler la même attitude dans son abstraction plus colorée, quadrillages ou taches multicolores jetés sur grands formats. «Contrairement aux artistes français qui même dans l'avant-garde conservent une certaine élégance, Förg ose des choses plus crues, plus archaïques. Son geste s'inscrit dans la grande tradition de l'art nordique, en Europe plus perméable à l'abstraction géométrique que les pays latins.»

Un geste qui, désormais, s'inscrit dans notre quotidien à tous. / DBO

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