A gauche, majoritaire depuis quatre ans, la présence des socialistes Jean Studer et de Gisèle Ory ne se discute pas. L'actuel chef des Finances a caracolé toute la journée en tête pour échouer à 1200 voix de la majorité absolue. Quand à sa colistière, elle est la seule à rester dans son sillage, à un peu plus de 2000 voix.
Le dilemme, c'est évidemment autour de Fernand Cuche. Porté au gouvernement il y a quatre ans par une vague sans précédent, l'écologiste-paysan est retombé sur terre: onzième, derrière tous les socialistes et tous les candidats du Parti libéral-radical. Les Verts parviendront-ils à convaincre leurs camarades socialistes de le maintenir en course sur un ticket à trois, à la place d'une Johanne Lebel Calame, voire même d'une Sylvie Fassbind-Ducommun? Tout dépendra en fait du résultat au Grand Conseil. A première vue, les écologistes progressent, ce qui donnerait du poids à leurs arguments, malgré la défaite personnelle du patron de la Gestion du territoire.
La droite peut caresser l'espoir de reprendre la majorité au Conseil d'Etat. La droite au le Parti libéral-radical seul? Pour son baptême des urnes, le parti fusionné a réalisé un sacré tir groupé entre la 3e et la 7e place. La surprise, mais en est-ce une?, c'est que Roland Debély, ministre sortant en charge de la Santé, finit en queue de cette liste. Sa gestion du dossier hospitalier lui a sans doute coûté son siège au Château, comme le prouvent, par exemple, les résultats de la commune de Val-de-Travers. Il y obtient trois fois moins de voix que Frédéric Hainard, qui se profile de plus en plus comme un conseiller d'Etat en puissance!
Roland Debély sacrifié, le PLR pourrait lancer un trio Hainard-Nicati-Gnaegi au second tour. Avec 4500 voix de retard sur Roland Debély, Pierre-Alain Storrer, meilleur UDC, paraît hors du coup. A moins que la droite dans son ensemble juge qu'il lui faille ajouter un nom UDC pour ratisser un maximum de suffrages.
Quoi qu'il en soit, il y aura un second tour. Une première à Neuchâtel depuis 1989... /sdx