Le président sortant a ouvert l'assemblée par un coup de gueule général: «A quel jeu jouent les pouvoirs publics et économiques de ce pays avec l'agriculture?» Dans le collimateur, la future politique agricole 2014-2017 par laquelle la Confédération envisage «des mesures aboutissant à une extensification de fait de notre production. Et cela se vérifie tout particulièrement au travers de la projection d'une baisse de 100 000 unités de gros bétail, soit un tiers des effectifs nationaux d'animaux dans les six ans à venir».
Porté à la tête de la CAJB, Bernard Leuenberger, qui exploite une ferme sur le Mont-Girod, s'inscrit dans le sillage de son prédécesseur: «Le plus gros dossier, c'est celui du lait. Nous devrons nous atteler à la remise en place d'un contingentement certifié par la Confédération et pour cela nous devrons nous solidariser», dit-il en rappelant l'avortement de la motion du conseiller national Andreas Aebi visant une gestions des volumes de lait en fonction des marchés.
«La préservation de notre environnement de travail est une chose. L'obtention de prix rémunérateurs en est une autre. Les producteurs de lait en savent quelque chose», a précisé Jean-Michel Carnal avant d'envoyer cet autre coup de gueule: «Les centrales laitières ont ainsi de beaux jours devant elles pour manipuler à leur guise les producteurs désunis au travers d'une multitude d'organisations professionnelles. Puisse la faillite de l'OPU Ostschweiz enfin ouvrir les yeux sur ce qu'il advient lorsqu'on fait aveuglément confiance à quelques beaux parleurs qui ont probablement été à la même école que certains pseudo-virtuoses de la haute finance». Ceci pour illustrer les défis et les enjeux qui attendent la CAJB dont seuls 450 membres défendent la profession sur 601 exploitations existantes (13 ont disparu de la carte).
Côté finances, la CAJB boucle les comptes avec un résultat d'exploitation de 14 504fr.65, recette portée au bilan totalisant un montant de l'ordre de 44 500fr., compte tenu du transfert de capital restant de la Centrale du produit du terroir de Loveresse. Le montant est à la disposition des producteurs selon un règlement d'utilisation du fonds.
La caissière Josiane Ganguillet, qui est en poste depuis 30 ans, a été honorée pour son dévouement. Ainsi que la secrétaire Anne-Marie Hämmerli. Les statuts ont été toilettés aux exigences du jour. Si le nouveau président ne vient pas des rangs du comité, trois nouvelles têtes y apparaissent: Martin Kohli, de Perrefitte, remplace Etienne Klopfenstein, Jean-Daniel Loeffel, de Lignières, prend la place de Michel Rossé et celle de Robert Sahli reste vacante.
Quant aux jeunes étudiants de la Fondation rurale interjurassienne (FRI), ils se sont réjouis «que les paysans d'aujourd'hui misent sur ceux de demain», s'exclame leur porte-parole Philippe Widmer, d'Ocourt, près de Saint-Ursanne. Ils auront pu suivre l'exposé sur le futur système des paiements directs et leurs conséquences, par Marti Pidoux, de l'USP. /YAD