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Au Pays de Heidi, Peter a troqué le lait contre le vin

Du canton des Grisons, on connaît surtout Saint-Moritz et la Coupe Spengler. On sait moins, en Suisse romande, qu'on y produit parmi les meilleurs vins du pays. Tour du domaine avec Peter et Rosi Hermann, vignerons à Fläsch. Ici, les maisons n'ont pas d'avant-toits. Ils ne résisteraient tout simplement pas aux coups de boutoir du f?hn. Lors de notre passage dans la région, le 28 mai dernier, il soufflait à tel point qu'au plus chaud de la journée, le thermomètre affichait 31 degrés! «Une situation inhabituelle», commente Peter Hermann. «D'habitude, c'est à la période des vendanges qu'il se déchaîne.»

05 août 2008, 12:00

Le vent du sud est l'un des principaux alliés des vignerons de la «Bündner Herrschaft» - 348 hectares au total - qui regroupe les villages de Fläsch, Maienfeld, Jenins et Malans, à l'entrée du canton. Il réchauffe les grappes et fait monter la teneur en sucre dans les raisins, d'où des pinots noirs qui rivalisent sans autre avec leurs cousins de Bourgogne.

«Nous vivons dans un paysage Märklin. Coincés entre la plaine, où la vigne ne peut pas être plantée, et la montagne, il nous est impossible de nous agrandir. Nous sommes une petite région, mais avec des grands vins», s'enorgueillit Peter Hermann.

A elles seules, les quatre localités regroupent 83% du vignoble grison. On y bichonne plus de 40 cépages différents, dont 80% de pinot noir. Le sol et le climat s'y prêtent magnifiquement. L'exposition est idéale. «Il pleut peu chez nous», précise Rosi Hermann. «Nous n'avons presque jamais de brouillard. Il s'arrête généralement à Sargans.»

Peter Hermann a été élevé sur le domaine familial. Son père exploitait un train agricole et vendait son raisin aux coopératives. «J'ai une formation de paysan», raconte l'actuel propriétaire. «Mais, lors du vaste remaniement parcellaire des années 1970, il a fallu choisir.» D'une moyenne de 22 (!) parcelles par domaine, on passe à deux. La vie est soudainement plus simple. Comme beaucoup de familles de Fläsch, les Hermann optent pour le vin.

Peter Hermann met sa première vendange en cave en 1982. C'est le début d'une belle histoire à succès. Ses vins blancs - riesling x sylvaner, pinot gris, chardonnay, sauvignon blanc et completer - lui assurent une réputation jamais prise en défaut. «Sur les six hectares et demi dont nous disposons, cinq sont situés en terrasses», explique Peter Hermann. Ce n'est pas l'idéal pour le pinot noir, car ça manque d'homogénéité.»

Sur les 40 000 à 50 000 bouteilles produites annuellement, dont la moitié en blancs, 20 000 vont dans la gastronomie, à Saint-Gall, Zurich et en Engadine. Le solde est vendu aux particuliers, essentiellement en Suisse alémanique. «Je travaille sans le moindre intermédiaire», précise Peter Hermann. «Je veux avoir un contact direct avec ma clientèle.»

La relève est assurée. Le fils a terminé sa formation de vigneron. Après avoir passé une année en Nouvelle-Zélande, il s'apprête à entrer à l'école de recrues. Puis en 2009, départ pour l'Oregon, histoire d'élargir sa palette. «Il est trop jeune pour travailler à la maison», lance Rosi Hermann. La formation, le couple de Fläsch y attache une grande importance. Il accueille ainsi des apprentis depuis une vingtaine d'années. Plusieurs vignerons des bords du lac de Bienne ont effectué un stage chez les Hermann. Pas étonnant qu'ils aient brillé par la suite. /BGR

Peter et Rosi Hermann, à Fläsch, tél. 081 302 40 85; fax 081 302 86 44; peter.hermann@bluewin.ch. Le domaine propose 9 vins. Pour les bouteilles de 7 dl, le prix varie entre 16 et 25 francs.
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