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Une grappe de réformes

370.000 francs d'économie par an. C'est le gain escompté par la fusion des services liés à l'agriculture, la viticulture et les produits du terroir Au pays de Farel, «réforme» n'est pas un vain mot. Dernière en date, celle du Service de l'agriculture (Sagr). Une nouvelle dénomination pour l'entité qui regroupera au 1er janvier 2007 les services de l'économie agricole et de la viticulture, ainsi que l'Office des vins et des produits du terroir. Laurent Lavanchy, actuel chef du Service de l'économie agricole, en prendra la direction. Cette fusion n'est toutefois pas un coup de force, puisque ces services collaborent déjà étroitement.

01 oct. 2006, 12:00

La création du Sagr permettra aussi d'avoir un interlocuteur unique chargé de l'application des législations fédérales dans les trois domaines concernés.

L'adieu aux vignes

C'est d'Eric Beuret, chef du Service de la viticulture, qu'est venue la proposition de réorganisation. L'intéressé prendra sa retraite le 31 janvier prochain. Il lui a paru opportun de profiter de son départ pour entamer une restructuration rendue nécessaire par les velléités d'économies du Conseil d'Etat.

La réforme sera d'autant plus aisée que trois autres départs naturels sont annoncés. Aucun licenciement n'est prévu. «Des conditions idéales», reconnaît Bernard Soguel, ministre de l'Economie. Le gain escompté est de 1,4 million jusqu'à la fin de la législature.

Eric Beuret ne s'en cache pas, si les moyens financiers l'avaient autorisé, il se serait volontiers contenté du statu quo. Large consolation, les missions du Service de la viticulture demeurent, à l'exception de la formation professionnelle, qui passe sous la coupe du Département de l'éducation. Le maintien de la station viticole d'Auvernier et de l'encavage de l'Etat est vigoureusement défendu par Bernard Soguel: «Le Conseil d'Etat tient à les conserver. C'est un signe que Neuchâtel veut être un canton viticole, même s'il ne compte que 600 hectares de vigne.»

Défendre la spécificité

De ses 17 années passées au Service de la viticulture, Eric Beuret retient particulièrement la limitation du vignoble neuchâtelois, dès 1990, «pour laquelle la Station viticole a oeuvré». Bien que sévère, cette décision concertée a permis de mieux contrôler la production. Et les résultats ont suivi. «La qualité des vins neuchâtelois est en constante augmentation. Cela témoigne que la profession compte des gens de mieux en mieux formés, comme de leur volonté de bien faire.» Il défend également l'attitude de l'interprofession, volontariste, «qui sait qu'elle a des concessions à faire» pour garantir son avenir. Dans le futur, Eric Beuret souhaite que les vignerons neuchâtelois restent fidèles aux cépages qui ont fait leur renommée, le pinot noir et le chasselas. «Ce qui serait faux, à mon avis, c'est de mettre en AOC une foule de cépages différents.» Le vignoble neuchâtelois y gagnerait en diversité, mais y perdrait en spécificité.

Santé!

Biologiste de formation, venu à la vigne par passion, Eric Beuret mettra à profit sa retraite pour retourner à la botanique, ses «premières amours». Amateur de cépages et de voyages, il a déjà planifié sa prochaine escapade. Ce sera le Duro, au Portugal, «une région viticole», bien évidemment.

Enfin, il laisse son service ou plutôt la nouvelle entité qui dépendra du Sagr entre de bonnes mains: son successeur, Sébastien Cartillier, est ingénieur en viticulture. / DJY

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