C'était peut-être un signe précurseur de ce qui allait se passer lors du week-end électoral: Thierry Grosjean n'avait pas le bon ticket!
Vendredi soir, le conseiller d'Etat sortant, candidat à sa propre réélection, s'est fait épingler sans titre de transport valable dans le train des TransN entre Môtiers et Neuchâtel. L'agent de sécurité qui l'a contrôlé a infligé une amende de cent francs à Thierry Grosjean car la validité de son billet était échue depuis plusieurs heures. Le conseiller d'Etat s'est exécuté immédiatement, ce qui lui a évité de payer vingt francs supplémentaires au titre de frais administratifs. Signe du hasard, l'agent de sécurité travaille pour la compagnie NSA, celle-là même qui a perdu son mandat au Centre de requérants d'asile de Perreux après les révélations de soupçons d'abus de détresse.
"J'ai pris un billet aller-retour en gare de Neuchâtel", a commencé par indiquer Thierry Grosjean mardi après-midi, sans comprendre réellement pourquoi son billet n'était plus valable. "J'ai pris un billet de 1ère classe au tarif plein alors que j'ai un abonnement demi-tarif et que je voyageais en 2e classe avec d'autres membres de la commission du Grand Conseil de gestion et des finances".
Onde verte
"Avec l'introduction de la communauté tarifaire, les billets aller-retour n'existent plus depuis 2009!", indique sans équivoque Heinz Etter, responsable opérationnel auprès d'Onde verte. Depuis plus de quatre ans maintenant, les clients de TransN achètent des billets valables sur une ou plusieurs zones. La validité des billet dépend du nombre de zones achetées. Ce que visiblement Thierry Grosjean ignorait, même si l'indication figure sur le ticket, selon TransN.
Dans le cas précis, le trajet Neuchâtel - Môtiers couvre quatre zones et la validité du billet est de 120 minutes. Thierry Grosjean dit avoir acheté son billet à un automate, et un peu dans l'urgence. Le départ a eu lieu aux environs de 16h40, et le retour vers 22h40, à l'issue de la soirée de la commission de gestion et des finances.
Pour ne pas se faire amender comme un simple resquilleur, Thierry Grosjean aurait dû acheter deux billets dits en prévente (valable deux heures après l'oblitération), car les billets normaux sont valables durant deux heures directement après l'émission. Il aurait également pu acheter une carte 24 heures. Celle-ci est bien plus chère, mais elle évite d'être confrontée, durant 24 heures, à ce gende de problèmes. "Ce système n'est pas facile à comprendre pour quelqu'un qui prend sporadiquement les transports en commun", convient Heinz Etter.
"Je suis un sac!", rigole à moitié Thierry Grosjean. "J'ai payé deux fois le prix du trajet et je me suis fait amender. C'est un peu épais", rouspète le conseiller d'Etat, en précisant qu'il demandera des explications détaillées à la compagnie de transports.