Blaise Mulhauser, conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel, ne souhaitait pas s'en tenir à l'exposition «Le propre du singe», visible actuellement dans l'institution du centre-ville.
«Je me suis dit qu'il fallait en faire plus, afin de sensibiliser la population et les politiciens à une situation véritablement dramatique. Si on ne stoppe pas l'exploitation de leur milieu naturel, les orangs-outans de Bornéo et Sumatra auront disparu dans une vingtaine d'années! J'ai alors réalisé que beaucoup de chercheurs étudiaient les primates à l'Université de Neuchâtel. Nous nous sommes rapprochés pour lancer une manifestation.»
Le Muséum et l'Université accueillent donc ce week-end le festival «Sauvons les grands singes», de vendredi à dimanche à l'aula des Jeunes-Rives. Au programme: films, débat, émission de la Radio suisse romande et conférences menées par une douzaine de scientifiques renommés venus de toute l'Europe. «Les spécialistes parleront de l'urgence d'agir et traiteront principalement de la disparition des primates», précise Blaise Mulhauser. Au nombre de ces chercheurs, Emmanuelle Grundmann, de Paris, rappellera que la déforestation est l'une des principales raisons de la disparition des grands singes asiatiques. «Les autorités locales ferment les yeux, quand elles ne participent pas elles-mêmes à l'exploitation du bois.»
Mais le festival décortiquera aussi le comportement des primates: «L'idée est de montrer ce que les grands singes sont capables de faire», indique Redouaun Bshary, de l'Université de Neuchâtel. Le professeur en profitera pour présenter le travail de l'alma mater, puisqu'actuellement, une doctorante et huit étudiants poursuivent des recherches en primatologie. Le festival, gratuit, s'adresse au grand public. / VGI