Natacha, 33 ans, attend son deuxième enfant. Désireuse de garder un souvenir palpable de ces neuf mois, elle vient faire mouler son ventre rond. «Le moulage de ma première grossesse est accroché sur l’armoire de mon aîné, âgé de deux ans», raconte-t-elle. «La personne qui l’a réalisé a cessé son activité et il m’a été difficile de retrouver quelqu’un. L’annonce de Carol était une aubaine.»

Originaire de la région parisienne, Carol Beche a posé ses valises avec sa famille au Locle il y a environ deux ans. Elle a lancé son activité à son arrivée, sans atteindre le succès escompté. «Pourtant, il y a une demande!», s’étonne-t-elle.

Cette photographe de formation raconte avoir suivi des cours de sculpture de corps afin d’accompagner «les mamans de la fin de leur grossesse jusqu’à la naissance de leur enfant.»

Attention à la fatigue

Pour le moment, c’est dans une grande pièce vide de son appartement que Carol Beche reçoit ses clientes. «Vous pouvez enlever vos habits dans la petite pièce à côté et ne garder que votre brassière et un paréo sur vos hanches», indique Carol à la jeune maman du jour. Le matériel est déjà disposé dans un coin: eau chaude, bandes de plâtre médicales et vaseline pour protéger la peau.

Avant de poursuivre, les précautions sont de mise. «En cas de fourmillement dans les pieds, il faut tout arrêter, car vous risquez un malaise», indique Carol. «Même si l’opération ne dure qu’une vingtaine de minutes, on se fatigue vite à ce stade de la grossesse. Il ne faut pas insister.» Car le moulage se réalise alors que la femme est debout, pour pouvoir conserver «la forme bien ronde» du ventre.

En outre, Carol ne prend pas de rendez-vous au-delà de sept mois, «au risque de casser le moule lors de son retrait.»

Une artiste locloise s'est lancée dans les moulages de ventre de grossesse.

Le Locle 02.02.2024
Photo David Marchon © David Marchon

Carol Beche ne prend pas de clientes au-delà de sept mois de grossesse. Photo: David Marchon

«Kits de mauvaise qualité»

Des kits de moulage se vendent sur internet à des prix bien plus bas. Elle qui plâtre, ponce, enduit puis personnalise les bustes se défend de proposer les mêmes prestations. «Une pièce représente six à huit semaines de travail, en comptant les périodes de séchage», affirme-t-elle.

«De plus, les bandes de plâtre du marché sont de mauvaise qualité, contrairement aux bandes médicales que j’utilise». Il faut compter 190 francs pour un buste classique, jusqu’à 500 en cas de personnalisation poussée. «Dans ces cas-là, je procède à des devis», précise Carol.

Natacha envisage l’inscription du nom de son enfant avec sa date de naissance sur son moule. «J’accompagne les mamans jusqu’à la naissance et même au-delà», sourit Carol. En plus des moules et des photos, cette Locloise d’adoption réalise des empreintes 3D des mains et des pieds de bébés.

null Tous les bustes sont peints à la main. Photo: Carol Beche

Le Locle: elle immortalise les ventres de femmes enceintes

Désireuse d’accompagner les femmes de la fin de grossesse à la naissance, la Locloise Carol Beche réalise des moulages des ventres ronds, et aussi des empreintes 3D des bébés, une fois nés. Reportage.