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Vignette à 100 francs: les Suisses tentés

Soumise au vote de la population le 24 novembre prochain, l'augmentation du prix de la vignette de 40 à 100 francs serait, selon un sondage, acceptée à une courte majorité.

22 oct. 2013, 08:25
L'augmentation du sésame autoroutier doit financer la reprise par la Confédération de près de 400 kilomètres de routes.

Le prix de la vignette autoroutière pourrait passer de 40 à 100 francs dès 2016. Les référendaires ont beau dénoncer une augmentation éhontée, la victoire pourrait échoir aux partisans d'une adaptation indispensable après 18 ans de statu quo. La population tranchera le 24 novembre.

L'issue du vote est incertaine. Selon le premier sondage de l'institut gfs.bern diffusé la semaine dernière, le "oui" l'emporterait à 53%, mais il reste 6% d'indécis et la marge d'erreur est proche de 3% (participez à notre sondage). Le projet est contesté à droite comme à gauche, une addition qui pourrait lui être fatale.

Pour les référendaires emmenés par l'UDC et le TCS, pas question d'accepter une hausse de prix de 150% sans plus-value pour la population. Ce serait une arnaque.

L'augmentation du sésame autoroutier doit financer la reprise par la Confédération de près de 400 kilomètres de routes. Avec les quelque 305 millions dégagés, la Confédération veut exploiter et entretenir les tronçons hérités des cantons mais aussi planifier le contournement de Morges (VD) et réaliser ceux du Locle, de La Chaux-de-Fonds (NE) et de Näfels (GL).

Rien contre les bouchons

Il ne restera rien pour augmenter des capacités du réseau surchargé, se plaint le TCS. Les usagers paieront plus cher pour des bouchons en constante augmentation.

En impôts, taxes et redevances, la Confédération ponctionne déjà les automobilistes et les motards à hauteur de plus de 9 milliards de francs par an, avancent les référendaires. Mais 70% vont dans les caisses publiques ou servent à financer les transports publics. Du coup, il ne reste pas assez d'argent pour les routes. Ce détournement doit cesser, selon eux.

Ce débat n'a rien à voir avec la vignette, rétorquent les partisans du renchérissement. Toutes les recettes de ce sésame autoroutier atterrissent dans les caisses du Financement spécial pour la circulation routière.

Hausse raisonnable

Contrairement aux billets de train, son tarif n'a pas changé depuis 1995 malgré le doublement du trafic. Un renchérissement de 60 francs reste raisonnable, à peine un plein d'essence. Les pays voisins sont bien plus gourmands, argumentent les défenseurs du projet.

Les touristes qui traversent la Suisse n'auront pas forcément besoin de débourser 100 francs: ils pourront acquérir une vignette de 40 francs valables deux mois. Cette solution ne sera pas réservée aux étrangers même si l'UDC dénonce une injustice en leur faveur.

Le projet en vaut la chandelle, fait valoir le Conseil fédéral. Il s'agit de garantir un réseau fiable et une infrastructure plus sûre. La circulation des vélos pourra être séparée de celle des voitures et les directions opposées divisées par des glissières.

Cohésion nationale

La loi renforcera en outre la cohésion nationale en reliant tous les chefs-lieux cantonaux au réseau des routes nationales. Déchargés, les cantons pourront débloquer des projets de transport. Un "non" le 24 novembre bloquera l'extension du réseau national et pour plus de 4 milliards de francs de projets pour les 20 prochaines années.

L'argent ne servira pas à construire les nouvelles routes indispensables, objectent les référendaires. Aucun canton n'ayant annoncé de baisse d'impôts, les ménages obligés d'avoir plusieurs voitures seront lourdement pénalisés, tout comme les entreprises qui ne manqueront pas de répercuter leurs surcoûts sur les consommateurs. Certains conducteurs passeront par les villages pour éviter de payer une vignette jugée trop chère.

Trop de routes

Hostiles à tout développement des routes, les écologistes de droite comme de gauche soutiennent officiellement le référendum, mais leur base ne semble pas les suivre. L'Association transport et environnement a même récolté des signatures, mais abandonné en chemin, notamment faute de soutien en terres romandes.

Pour l'instant, le PDC, le PBD, le PEV et le PLR appellent à un "oui" à la vignette à 100 francs. Comme l'UDC, le PS ne fixera son mot d'ordre que le 26 octobre.

Pour rassurer les tenants de la route, la ministre des transports Doris Leuthard a détaillé cet été son projet de fonds permanent pour les infrastructures routières. L'annonce d'un possible renchérissement de l'essence de 15 centimes n'est pas de nature à calmer la révolte des automobilistes.

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