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Trois candidats d'origine kurde inscrits sur la liste du POP

Les communautés turques et kurdes étaient invitées, hier, à rencontrer trois de leurs compatriotes, inscrits sur la liste du POP pour les prochaines élections communales. Réunis hier au centre de paroisse des Forges, à La Chaux-de-Fonds, ils étaient une bonne centaine à avoir répondu à l'appel des trois candidats d'origine kurde: Esma Aris, Serdal Temel et Inan Vurucu. Une première, grâce à la récente modification de la législation cantonale introduisant l'éligibilité des étrangers au bénéfice d'un permis C. «On ne voulait pas manquer cette opportunité, pour une meilleure intégration des étrangers», ont-ils confié.

31 mars 2008, 12:00

«Un bel exemple d'internationalisation!», s'est réjoui le député au Grand Conseil Alain Bringolf, saluant la présence du conseiller communal loclois Marcelo Droguett, d'origine chilienne, ou encore celle de la conseillère générale chaux-de-fonnière Eva Fernandez, d'origine espagnole.

Représentants de la première génération d'immigrés kurdes, Esma Aris est femme au foyer et mère de deux enfants, Inan Vurucu vit ici depuis 14 ans et travaille dans l'horlogerie, Serdal Temel, arrivé à 6 ans «dans le Haut», a obtenu un CFC de mécanicien de précision à l'école technique du Locle et travaille également dans l'horlogerie. «Je suis Kurde d'origine locloise», rigole-t-il. Tous trois ont fui la Turquie suite au coup d'état militaire de 1980 et la longue guérilla qui s'est ensuivie. «En Suisse, les réfugiés kurdes sont parmi ceux qui usent le plus de leur droit de vote», confie Serdal Temel. «Quand on est réfugié politique, on s'intéresse logiquement à la politique. Peut-être davantage que les communautés exilées pour des raisons économiques.»

Eux ont pris un aller simple pour la Suisse et souhaitent s'investir efficacement dans leur nouveau pays. Si l'avenir du haut du canton, en matière de santé ou de formation, les préoccupe, ils insistent tout particulièrement sur l'intégration des étrangers, de tous horizons. La priorité étant la maîtrise du français, Esma Aris souhaite que les cours, notamment pour les femmes, soient dispensés de manière plus soutenue, et que les enfants puissent être scolarisés dès 2 ans et demi afin d'être socialisés dans la langue de Molière. «Les crèches sont trop coûteuses pour beaucoup de familles», constate-t-elle.

A 25 ans, Serdal Temel est interpellé par l'intégration des jeunes dans la vie active, qu'ils soient Suisses ou étrangers. Depuis plusieurs années déjà, il ?uvre pour la lutte contre la délinquance et la prévention contre les drogues au sein de la dynamique association culturelle l'Echo du silence, dont il est le président.

Comme ses colistiers, Inan Vurucu a choisi de se présenter sur la liste du POP, qui «offre une vraie politique de gauche pour une société démocratique et humaniste, pour une protection sociale et de l'environnement. Une politique qui met au centre la terre et le travailleur. La politique est l'affaire de tous».

«Vivre comme un arbre, seul et libre, et comme une forêt en tant que frères», disait le poète Nazim Hikmet, légende de la littérature turque. /SYB

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