Quand on les a eus au bout du fil, Jean-Jacques Delémont, Silvia Locatelli et Yvan Perrin n’ont pas hésité longtemps avant d’accepter de commenter, chacun leur tour, l’étude de Line Rennwald et Adrian Zimmermann intitulée «Le vote ouvrier en Suisse, 1971-2011». Enjeu de pouvoir, le thème touche à l’identité même du Parti socialiste.
L’article scientifique coécrit par la fille de l’ancien conseiller national socialiste jurassien Jean-Claude Rennwald n’offre pas de lecture cantonale des données. Pour Neuchâtel, il faut donc se contenter de cette statistique: à ses premières élections fédérales, en 2003, l’UDC neuchâteloise pesait 22,5% des suffrages, et douze ans plus tard 20,4%.
Neuchâtel: l’ouverture
Cette stagnation n’étonne pas Jean-Jacques Delémont, l’une des éminences grises du Parti socialiste neuchâtelois (PSN): «Neuchâtel a toujours rejeté assez massivement les initiatives anti-immigration – dès les années 60 et jusqu’au 9 février 2014 – et souvent eu l’occasion, sur d’autres objets, de montrer...