Auteur de grands reportages documentaires, également connu pour sa chronique d’actualités incisive diffusée à la fin du téléjournal, Jacob Berger réalise des films d’une rare acuité. Après «Les anges», l’histoire d’une enfant des rues à Barcelone, «Aime ton père», un récit de filiation avec Guillaume et Gérard Depardieu, et «1 Journée», une brillante démonstration de l’incomplétude fondamentale du regard, le cinéaste anglo-suisse livre son quatrième long-métrage de fiction, l’adaptation d’«Un juif pour l’exemple» de Jacques Chessex. Rencontre.
Jacob Berger, quelle a été votre réaction en lisant le livre?
Je me suis rendu compte de son sens politique, non seulement par rapport à l’acte de mémoire, mais aussi par rapport au climat politique actuel et à toutes les passerelles qu’on peut tirer entre les années 1930 et aujourd’hui. Quand on lit ou on regarde les nouvelles, il y a un dilemme moral, un moment où ça bascule dans l’inacceptable, comme le...