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Joyeuse, inconsolable, mais fière de l'être

Ecrit pour l'actrice Bernadette Lafont, «Bazar» de Patricia Plattner est une comédie «inconsolable mais joyeuse» pour reprendre une maxime chère à la réalisatrice suisse qui présente son film ce soir à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds. Propos d'une cinéaste «légère mais profonde».

02 déc. 2009, 09:24

Patricia Plattner, vous avez écrit le scénario de «Bazar» spécialement pour Bernadette Lafont que vous aviez déjà dirigée dans «Les petites couleurs», qu'est-ce que vous lui trouvez, hormis que c'est une grande actrice?

Je trouve que c'est une femme très loyale, avec beaucoup de caractère. C'est un élément très important pour une réalisatrice. Elle fonctionne aussi plus sur l'énergie que sur la séduction, ce qui me convient. Nous nous étions déjà très bien entendues sur le tournage des «Petites couleurs» et nous avons gardé une certaine amitié. Avec elle, je peux me permettre d'être très directe, c'est pratique sur un tournage.

Mais, plus précisément, comment est-elle rentrée dans votre «Bazar»?

C'est elle qui m'a demandé, un peu sur le ton de la plaisanterie, d'écrire un film pour elle. Bernadette se plaignait qu'on ne lui proposait que des rôles de grand-mère et que ça l'énervait! Les femmes de sa génération n'envisagent plus du tout leur vieillesse de la même manière. Elles veulent continuer à travailler, à vivre, à aimer. J'ai commencé à écrire «Bazar» à partir de ce constat.

Dans le film, Elvire, la fille du personnage interprété par Bernadette Lafont accepte assez mal l'«aventure» de sa mère…

Je n'ai pas eu d'enfant, ni l'occasion de voir ma mère vivre ce genre d'expérience. Mais je peux imaginer que, pour une jeune fille, cela doit être un peu curieux de voir sa mère fréquenter un homme de son âge. Sur le moment, Elvire réagit assez vivement, même si elle sait se reprendre par la suite. Entre nous, je souscris volontiers à la théorie qui veut que les enfants des soixante-huitards soient plus moralistes ou conventionnels que leurs parents.

Vous avez tourné à Genève. Est-ce vous trouvez que c'est une ville «cinématographique»?

En fait, c'est le premier film que je tourne à Genève! Auparavant, je n'avais jamais eu envie d'y tourner. C'est une ville qui ne m'inspirait absolument pas. C'est peut-être parce que j'y suis née… Au fur et à mesure du projet, j'ai commencé à la regarder différemment, jusqu'à lui trouver un certain charme! Certains quartiers ont une âme.

Vos longs métrages de fiction relèvent plutôt de la comédie douce-amère. Pourquoi œuvrez-vous dans ce registre?

Je suis très heureuse quand les spectateurs sortent avec le sourire plutôt que mouillés de larmes. J'espère les avoir touchés, mais en douceur, sans les bousculer. J'aime adopter une certaine légèreté pour parler de choses profondes. C'est dans mon état d'esprit, charmer, tout en faisant réfléchir un peu! /VAD

Réalisatrice: Patricia Plattner
Genre: Comédie dramatique
Durée: 1h48
Age: 14 ans
Avec: Bernadette Lafont, Lou Doillon
Cinémas: La Chaux-de-Fonds, Scala 3, en présence de la réalisatrice, vendredi à 17h45; Neuchâtel, Apollo 3, en présence de la réalisatrice, vendredi à 20h30

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