Cette dernière, outre le relais, dont les qualifications sont prévues demain et la finale samedi, participera également aux épreuves du 200 mètres, dès aujourd'hui. Elue meilleure espoir romande par l'Aide sportive suisse, Valentine Arrieta n'en est pas à son coup d'essai. «J'avais déjà participé au 200 m il y a deux ans aux Mondiaux juniors de Pékin et je m'étais qualifiée pour les demi-finales. A l'époque c'était totalement inespéré, j'étais là pour découvrir. Cette fois, je me réjouis de retrouver cette ambiance internationale, je me sens intégrée.»
La pensionnaire du CEP ne s'attend pas pour autant à réaliser des prouesses. En Pologne, une nouvelle qualification pour les demi-finales la ravirait. «Mes chronos cette année ne sont pas extraordinaires. Ceci dit, c'était prévu. Je devais passer mon bac, les études m'ont absorbé pas mal d'énergie, je n'ai pas pu m'entraîner au top de mes possibilités.» Son diplôme en poche, la Neuchâteloise peut se consacrer, l'esprit libre, à son sport. «Même si je suis consciente que je n'ai quasiment aucune chance de décrocher la limite pour les JO de Pékin», concède-t-elle.
En parlant de limite, Grace Muamba avait, elle aussi, réussi celle des 200 mètres pour les Mondiaux juniors. La fédération ne l'a pourtant pas retenue pour cette course. «Je suis un peu déçue, c'est clair», lâche-t-elle à voix basse. «Je souhaite bonne chance à Valentine et à Jacqueline (réd: Gasser, la Grisonne également retenue pour le demi-tour de piste).» La Chaux-de-Fonnière sait toutefois relativiser. «Je suis la plus jeune de l'équipe et c'est la première fois que je participe à une manifestation d'une telle envergure. Le niveau sera bien plus élevé que l'année passée au Foje (réd: Olympiades de la jeunesse). J'attends de voir ce qui va se passer. Je suis curieuse.»
L'athlète de l'Olympic préfère ne pas s'adonner au petit jeu des pronostics. «Fera-t-il froid? Y aura-t-il du vent? Tellement de facteurs peuvent influencer l'issue d'une course!»
Valentine Arrieta, elle, n'hésite pas à dévoiler ses bons pressentiments en ce qui concerne le relais. «La concurrence sera terrible, mais nous sommes une équipe bien huilée. Nous avons travaillé les passages de témoin et, en plus, on s'entend très bien entre nous. Normal, avec trois Romandes (réd: il y a aussi la Nyonnaise Marisa Lavanchy, outre Gasser)! Une place en finale est envisageable, j'y crois.»
Pour les deux sprinteuses, ces Mondiaux juniors, aussi prestigieux soient-ils, ne représentent qu'une étape dans leur carrière. Grace Muamba explique: «Tous les athlètes se fixent des objectifs. J'espère qu'après ces Mondiaux, j'aurai l'occasion de participer à d'autres joutes internationales. C'est pour cela que je m'entraîne aussi dur. Sans négliger les études, bien sûr.»
Valentine Arrieta est déjà prête à franchir un cap supplémentaire: «Je suis en train de chercher une bourse pour la saison prochaine. J'aimerais aller aux States pour allier les études et l'athlétisme de haut niveau.» Nul doute que ces deux jeunes Neuchâteloises feront encore longtemps parler d'elles. / ESA