Tenue impeccable, d’un noir presque intégral, souligné de rouge vif, jusqu’aux lacets des chaussures. Et dans ses bras, cet accordéon noir aux reflets d’or. Richard Galliano s’est assis seul au centre de la scène et la salle Faller, déjà conquise, a applaudi. Les premières notes ont fusé et dans le public, on s’est laissé aller à fermer les yeux.
Pendant près de deux heures, seuls peut-être les spectateurs entassés dans le hall d’entrée et les couloirs ont réalisé qu’ils étaient à la Braderie, aux bruits de la fête que l’ouverture furtive de l’une ou l’autre porte pouvait laisser entrer.
Dans ce cocon sonore, l’un des plus grands jazzmen actuels faisait ce qu’il voulait de son instrument. «J’ai totalement improvisé», nous a glissé la star en dédicaçant ses disques, entre deux confidences fébriles de ses fans, qui sont parfois venus de loin pour la voir et l’entendre.
Hommage à Nougaro
De fait, le musicien a fait une longue digression au milieu de son hommage au «Vie violence» de Claude Nougaro, dont Richard Galliano a été l’un des musiciens. A la fin de ce tango, le Français a confié aux spectateurs amusés que, par moments, il joue vraiment ce qui lui passe par la tête.
Timide, le public chaux-de-fonnier n’en maîtrise pas moins les codes. Il a suffi d’un simple mouvement de tête à l’accordéoniste, rappelé sur scène, pour faire chanter la salle à quelques secondes de la fin, sur une reprise de «La Javanaise» de Gainsbourg.
Directeur artistique de ce minifestival de jazz de la Braderie, Olivier Anthony Theurillat a vécu un moment «au-delà de (ses) espérances». «Et la salle était pleine presque à chaque concert. Cela me donne beaucoup d’énergie pour la prochaine édition.»