On attendait avec plaisir «L'Oiseau de feu», ballet d'Igor Stravinski, revisité par de jeunes créateurs, mercredi dernier à la Collégiale.
On imaginait la chorégraphie de chambre de Tania de Paola susceptible de justifier, d'une part, la transcription par Simon Peguiron, de la musique de Stravinski pour le quintette à vent Eole et, d' autre part, d'inscrire dans l'espace une nouvelle gestuelle amplifiant le temps musical.
Brillantes techniques
Il convient de relever ici l'intelligence de la transcription par laquelle les couleurs sonores de l'orchestre à cordes sont rendues par les instruments à vent. Les principaux thèmes répartis entre la flûte, le hautbois, clarinette, basson, cor, relayés par l'orgue, sont exposés, développés, par des interprètes dotés de brillantes techniques.
Que le ballet de Stravinski, la mythologie de l'Oiseau de feu éveillent d'autres formules, un renouvellement théâtral, gestuel, soit. Néanmoins la mise en scène, minimaliste, de Tania de Paola déconcerte.
Inaudible
Les figures allusives, abstraites, exécutées en contrepoint rythmique par un danseur, à la façon de Merce Cunningham, sont plaisantes, mais, épisodiques, elles n'entretiennent pas l'attention du spectateur. Plus loin, surréaliste, un pêcheur échoué sur une rive, entreprend de conter la vie des princes et princesses au château d' Ivan Tsarévitch. Mais, avalé par l'acoustique réverbérante de la Collégiale, le texte est inaudible.
On reconnaît à la mise en scène de Tania de Paola, un certain sens de la recherche, des idées, dont la réalisation n'est pas aboutie.
Neuchâtel, Collégiale, mercredis 13 et 20 juillet à 20h00