Le Service de l'enseignement obligatoire a proposé hier aux classes neuchâteloises d'interrompre leurs activités courantes pendant 11 minutes pour adresser un message à la postérité. Celui-ci a ensuite été traduit sous forme de nuages de mots, un pour les plus petits, des niveaux 1 à 4, un autre pour les «moyens» et un dernier pour les élèves plus âgés, de la 9e à la 11e.
A l'école primaire de Bôle, Louis, Luca et Léa font leurs propositions: «Travaillez bien!», «Soyez tranquilles», «Relisez après la dictée!», «Respectez les règles de vie!». Erann résumait le projet à sa manière: «On va faire une activité pour ceux qui vont naître après nous!». Il recommandait aussi de «foncer pour y arriver» au moment de lancer le compte à rebours.
Les chiffres défilent sur l'écran de l'ordinateur posé en face des tables. Le décompte s'arrêtera à 11h11, ce 11.11.2011. ça fait beaucoup de 11. Surtout si l'on ajoute que les enfants de sa classe sont âgés de 9 à 11 ans. «Une date spéciale, symbolique», commente l'institutrice. Ses 19 élèves comme ceux de 270 autres classes des écoles obligatoires du canton (sur un total de 1110) marquent l'événement. La proposition d'Amiira est moins austère que celles de ses camarades: «Se faire beaucoup d'amis!», s'exclame-t-elle. Camille lève la main: «Etre heureux!» «Les maîtresses ne mangent personne», ajoute Liam. Les idées fusent, à en oublier que la grande barrière des onze a été franchie.
Moment du vote. Les conseils sages ont moins la cote. Le bonheur et le respect priment, mais c'est finalement l'énergique «Foncer pour y arriver» qui est vainqueur de la proposition de la classe pour le nuage. Mais son auteur finira par redescendre de son nuage un peu plus tard, au moment de réaliser, qu'«il y en a qui seront malheureux quand même. Moi je suis né un 28. Je n'aurai jamais un 28.28.28 pour mon anniversaire.