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Lignes en trois dimensions et bouquets baroques à la Une

27 nov. 2010, 12:08

Aujourd'hui cotées bien au-delà de nos frontières, les œuvres de Thierry Feuz ont franchi le seuil de la galerie Une il y a dix ans. Peintures acryliques et laques y ont été régulièrement accrochées ensuite, et ce fidèle compagnonnage valait bien une monographie, a estimé Stefano Pult. Parallèlement à ce voyage dans l'œuvre au fil des pages, le galeriste nous convie à la Une à Auvernier pour découvrir le travail récent du peintre.

«A l'origine, je voulais faire une sculpture, mais le temps m'a manqué. Alors, je suis allé vers le bas-relief, la peinture objet», confiait l'artiste suisse en 2008 à propos des œuvres exposées dans les mêmes murs. Il a, depuis, fait ce pas vers la sculpture, comme en témoignent «Substrat Kanebo» et «Substrat Arabel», deux bouquets qui se déploient aujourd'hui dans l'espace de la Une.

Thierry Feuz n'hésite pas à glisser ici une grappe ou une boule, là un papillon, dans le foisonnement des fleurs multicolores, scintillantes, en tissu peint... Extravagants, flirtant avec la déco kitsch, les bouquets fraîchement éclos n'obéissent pas moins à la précision époustouflante qui caractérise tout l'art de Thierry Feuz. Les vases, où l'on reconnaît les coulées de peinture constitutives de son travail sur les lignes, complètent ces compositions baroques. En ces sculptures s'épousent deux thématiques majeures de l'artiste, l'univers floral et celui, abstrait, géométrique, des «technicolor» aux réverbérations fluo, thématiques qu'il ne cesse d'explorer, de développer.

L'exubérance des sculptures dialogue parfaitement avec celle de quatre petits tableaux objets, une déclinaison végétale de filaments et de fleurs en relief, agrippés aux plis de la toile. On peut voir cette série d'autres «Substrat» comme un prolongement, plus complexe, plus riche, des peintures froissées amorcées en 2008.

«Plus complète que les précédentes», de l'aveu du galeriste, cette exposition met pleinement en valeur un travail gagné par la tridimensionnalité. Ainsi, encore, les lignes horizontales des quatre éléments qui composent un récent «Technicolor» se poursuivent-elles sur la large tranche du tableau.

En déclinant une même thématique telle que les «Psychotropical», Thierry Feuz ne cesse, dit-il, d'enrichir son vocabulaire pictural. Dernière mutation florale en date, ses «Supernatural» juxtaposent de grandes fleurs très colorées et des fonds aux textures très travaillées. On peut imager ces fonds en amalgames de «globules», de serpentins «intestinaux» ou «cérébraux»; déceler dans les nuances subtiles des pétales d'imperceptibles bouillonnements micro-organiques. S'ouvre alors, une fois encore, tout un champ de perception à la frontière du figuratif et de l'onirisme psychédélique.

Auvernier, galerie Une, jusqu'au 23 décembre

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