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Les vestiges d'Expo.02 reconvertis en tables de jardin

Des tables de jardin réalisées à partir des «restes» d'Expo.02. C'est l'idée qu'a développée puis concrétisée, le très imaginatif Claude-Alain Cuche du côté de la métairie de Clémesin à Villiers. Destin original que celui des «restes» d'Expo.02. Une fois le grand spectacle de l'exposition nationale terminé, tout devait disparaître. Adieu les galets «flottants» de Neuchâtel, son Palais de l'équilibre. Seul devait subsister l'ultime pilotis ayant supporté la plate-forme de l'arteplage et qui accueille désormais une sculpture de l'artiste David Stricker.

20 juin 2008, 12:00

Le reste, tout le reste devait disparaître. A l'instar de l'ensemble des structures qui ont soutenu des mois durant, dissimulés sous un sol de matériaux agglomérés, l'exposition et la foule des visiteurs venus s'y détendre. Des tonnes de bois et des milliers de vis et boulons. Un petit bout d'histoire nationale auquel personne n'aurait eu l'idée de s'attabler. Sauf peut-être Claude-Alain Cuche, forestier habitant la métairie de Clémesin sur les hauts de Villiers, qui en a fait un concept de tables de jardin.

Tout débute avec le démantèlement de l'exposition nationale en 2003. Une fois démontées, les plaques de bois de 2,5 mètres sur 12 qui formaient la base des arteplages de Bienne et Neuchâtel ont été transportées par bateau à Cornaux. De là, ces «bas» vestiges d'Expo.02 auraient dû prendre la direction de l'Italie où les rouleaux dentés d'une concasseuse transalpine les attendaient. «Le voyage et la destruction avait leur coût», explique Claude-Alain Cuche. «Alors au moment du démontage, l'entreprise chargée des travaux a d'abord cherché à recommercialiser tous ces matériaux. Ils ont réussi à en écouler une partie à gauche à droite. De notre côté, nous en avons récupéré 60 à 70%. Quand on voit ce bois de si bonne qualité, cela aurait été dommage de l'envoyer à la broyeuse. Alors pourquoi ne pas en faire quelque chose? Des tables de jardin, par exemple.»

Concernant la rentabilité d'une telle opération, Claude-Alain Cuche reconnaît qu'il ne serait pas possible de vivre simplement sur la vente des tables écoulées via la métairie. «Nous n'avons jamais visé une production industrielle. Nous travaillons de manière artisanale. Nous avons récupéré le bois au printemps 2004, et depuis, sur trois étés, nous avons vendu quelques dizaines d'exemplaires.» Des pièces dont le prix oscille entre 690 et 790 francs selon la taille. «Nous sommes un peu en dessous des prix habituels. Des privés, mais aussi des collectivités nous en ont achetées. Comme, par exemple, la commune de Gland qui sur deux années, nous en a pris une quinzaine pour ses places de jeux. Les gens apprécient le côté massif de ces tables.»

Détail de poids, si ces tables sont réalisées à partir du bois des arteplages d'Expo.02, elles n'en portent, toutefois, aucun signe distinctif. «Les droits d'auteur de l'expo ne sont pas encore éteints. Du coup, nous avons préféré ne pas prendre de risque.»

Jamais en panne d'idées, Claude-Alain Cuche emploiera une partie de son stock de bois pour réaliser des gradins pour quelque 9000 spectateurs à l'occasion de la manche du championnat de Suisse supermoto qui se tiendra début août à Lignières et dont il préside le comité d'organisation. «Cela va représenter 60 dalles de 6 mètres cubes chacune. Grosso modo une dizaine de camions.»

Quant au solde du bois des arteplages qui dort encore dans un entrepôt au Pâquier, il devrait bientôt permettre à quelques familles de pique-niquer tranquillement au fond du jardin. A moins que Claude-Alain Cuche ne nous réserve une surprise dont il a le secret. / YHU

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