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Les chars à la casse

Claude Botteron et son équipe ont commencé hier le démontage des chars du corso fleuri. D'ici à vendredi, il ne restera que leurs châssis. Récupération de mise «Bonjour! On cherche des clous pour la Fête des vendanges de Cortaillod», lance un visiteur. Claude Botteron, 83 ans, de répondre: «Vous pouvez vous amuser et en récupérer sur les chars (Les fleurs sont piquées dans le sagex avec ces clous). Ils n'existent plus sur le marché. On les commande à la Tréfilerie à Bienne. Sinon, je vous en vends.» L'homme repassera récupérer des clous plus tard, promet-il. «De temps en temps, d'autres fêtes viennent prendre un élément. C'est gratuit mais ça doit être pris sur le champ», explique l'horticulteur. Le temps est compté pour les quatorze chars du corso fleuri. D'ici à vendredi, ils se réduiront à de simples châssis. Ceux-ci passeront l'hiver au chaud à «la maison de la Fête des vendanges» à Hauterive, une fois dépossédés de leurs atours. Les créations florales sont démontées sous le hangar du chantier naval au port du Nid-du-Crô. Une quinzaine d'ouvriers s'y activent. L'un d'eux meule des sapins métalliques dans une gerbe d'étincelles. Un autre s'attaque au pied-de-biche à la tête de lézard du char «Regarde l'Afrique». Le sagex garni de dahlias vole en éclats. «On apprend autant en démontant qu'en montant. On évalue les éventuelles erreurs qu'on aurait commises», explique le constructeur de chars octogénaire.

26 sept. 2006, 12:00

Des matériaux en quantité impressionnante sont utilisés dans la fabrication des chars: «On utilise environ 800 mètres carrés de sagex, huit tonnes de fer, plus de 200 mètres carrés de lambris en bois, 180 kilos de clous et plusieurs centaines de milliers de fleurs», explique Claude Botteron. Tout est trié dans des bennes différentes: les fleurs, compostées, redeviendront terreau, le fer ira à la fonderie, le bois et le sagex seront incinérés. Les pièces en bon état sont récupérées pour le prochain Corso fleuri. L'horticulteur estime que 15 à 20% du bois et du fer des chars sont ainsi réuti lisés.

Chacun sa spécialité

Les ouvriers savent ce qu'ils ont à faire. Chacun a sa spécialité: menuiserie, soudure, décoration... Ouvrier agricole, José Soares fait preuve de polyvalence: «Ici, on fait de tout: soudure, bois, ferraille, piquer les fleurs, démonter. On a l'habitude!» «Ils sont comme des gamins, tout content de créer. Ils travaillent avec passion», s'enthousiasme le «patriarche» Claude Botteron. «Je leur dis sans cesse de faire attention. Le démontage, c'est le travail le plus dangereux car on a hâte de finir et on voit moins ce que l'on fait.» Guy-Laurent Farine, responsable des moteurs, rayonne: «C'était mon rêve de conduire un char du Corso. Je travaille ici depuis huit ans. On s'est tous donné à fond. Il y a une belle ambiance, c'est super.»

Encore quelques litres de sueur et le corso ne sera plus qu'un souvenir. / BWE

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