Le gouvernement neuchâtelois doit présenter en début d’année prochaine son plan pour lutter contre le réchauffement climatique. En attendant, il met en avant les efforts consentis avec les communes pour limiter la consommation d’énergie et augmenter la production de renouvelable.

Le conseiller d’Etat Laurent Favre était, vendredi 3 décembre, en conférence de presse au Mycorama, à Cernier. Il était accompagné de trois représentants des communes du Locle, de Val-de-Ruz et de La Tène.

Ces trois communes sont les premières à disposer d’une feuille de route pour concrétiser le tournant énergétique voulu au niveau suisse. La nouvelle loi cantonale sur l’énergie de 2020 oblige les communes à se doter d’un «plan des énergies» au plus tard en 2025.

Un travail lourd mais nécessaire

«C’est un gros travail», a admis Laurent Favre. «Mais vous n’y coupez pas si vous voulez prendre les bonnes mesures pour relever le défi majeur qui est posé à notre génération: se passer des énergies fossiles dans 30 ans.»

L’un des objectifs fixés par le canton est d’augmenter de 450%, par rapport à l’an 2000, la production d’énergies renouvelables d’ici à 2050. Les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de 90% et la consommation d’énergie de 40%.

«Nous sommes capables d’atteindre les objectifs cantonaux au niveau communal», a estimé le ministre du développement territorial et de l’environnement. «Si beaucoup reste à faire, nous avons déjà fait de grands pas.»

«Le chemin sera long», a souligné Cédric Dupraz, conseiller communal au Locle. Alors que l’on vise une consommation moyenne de 2000 watts par personne en 2050, elle est de 6600 watts par habitant de la cité industrielle, pour une moyenne suisse de 4900 watts.

Le chemin est aussi parsemé d’embûches. Ainsi, la Mère-Commune entend développer son réseau de chauffage à distance au bois, appelé à remplacer un réseau au gaz. Or, ce dernier «doit être amorti. Nous devrons négocier avec Viteos», a expliqué Cédric Dupraz.

Les limites du label Unesco

Le label Unesco limite par ailleurs les possibilités de mieux isoler des bâtiments et de les doter de panneaux solaires. «Dans la vieille ville, les panneaux ne peuvent recouvrir qu’un tiers de la toiture, sauf s’ils sont de couleur tuile.» Un assouplissement réglementaire est espéré.

Atteindre les ambitieux objectifs posés sera aussi difficile à La Tène. Car, à l’instar du Locle, la commune connaît d’importants besoins en énergie pour l’industrie.

En plus, La Tène est appelée à accueillir un nouveau pôle économique cantonal. «Nous arriverons seulement à atteindre les objectifs au niveau de la région», prévient le conseiller communal Daniel Rotsch.

La Tène compte améliorer son bilan écologique, et celui de l’Entre-deux-Lacs, en captant la chaleur émise par la raffinerie de Cressier. Cela pour alimenter un futur chauffage à distance, en collaboration avec Groupe E et Varo.

Eoliennes: «le gros morceau»

Le développement du chauffage à distance, mais au bois, est aussi prioritaire pour Val-de-Ruz et son partenaire Viteos. «Nos forêts sont un gisement d’énergies renouvelables et locales extrêmement important», se réjouit le conseiller communal François Cuche.

La commune attend par ailleurs beaucoup, comme le canton, des futures éoliennes. «C’est le gros morceau», selon François Cuche. Sur fond d’oppositions, l’horizon n’est pourtant de loin pas encore dégagé pour les parcs éoliens des Quatre-Bornes, de Montperreux et du Crêt-Meuron.

Les communes neuchâteloises au défi du tournant énergétique

Le canton de Neuchâtel compte sur les communes pour relever le défi énergétique. Cela ne sera pas sans peine, selon les premières à s’engager.