Les députés neuchâtelois ont approuvé mercredi une motion qui demande au Conseil d’Etat de présenter un rapport proposant d’abolir dans les plus brefs délais le frein à l’endettement. La motion a été acceptée de justesse par 57 oui et 56 non.
Le Conseil d'Etat, qui estime qu'une révision du frein à l'endettement doit être opérée, était toutefois opposé à son abolition. "Un Etat durablement en déficit n'inspire pas confiance dans sa capacité d'action et ne joue plus son rôle", a expliqué Laurent Kurth, chef du Département des finances et de la santé.
"De plus, on a aucun intérêt à affaiblir durablement l'Etat car cela biaise tout le système de répartition de richesses", a ajouté le conseiller d'Etat. Cela donne aussi "un signal problématique face aux efforts qui restent à faire pour atteindre l'équilibre à l'horizon 2020".
Droite opposée
La droite du Parlement était opposée aussi à cette motion. Jean-Luc Pieren de l'UDC estime que seule une baisse des charges peut permettre d'atteindre l'équilibre budgétaire. Pour le PLR Damien Humbert-Droz, "abolir le frein à l'endettement est d'une inconscience crasse car cela va creuser encore plus la dette".
Pour la gauche, au contraire, le frein à l’endettement impose trop de contraintes et ne permet pas à l’Etat d’investir là où il est essentiel afin de soutenir la population qui en a le plus besoin. "Arrêtons de croire que les mécanismes financiers sont la panacée pour redresser les finances", a déclaré l'écologiste Fabien Fivaz. Selon lui, les projets bancals sortis du Grand Conseil sont aussi dus à ces mécanismes financiers.