Les cantons romands vont investir dix millions de francs par an pour soutenir le cinéma. Réunis jeudi à Saillon, en Valais, les six conseillers d'Etat romands en charge de la culture, ainsi que les représentants des villes de Genève et de Lausanne, ont signé l'acte constitutif de la Fondation romande pour le cinéma. Le Conseil de fondation est composé de 15 membres, dont dix représentants des collectivités publiques et cinq professionnels. Ce conseil sera présidé par l'ancien conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Béguin.
«Cette Fondation permettra de professionnaliser et optimiser les aides publiques à la création et production d'uvres cinématographiques en Suisse romande», explique Caroline Codoni-Sancey, la chargée de communication de la Conférence intercantonale de l'instruction publique (CIIP) de la Suisse romande et du Tessin.
Mutualisation nécessaire
«En Suisse, le soutien au cinéma est une tâche de la Confédération», explique Jacques Cordonier, chef du Service de la culture du Valais et membre du conseil de fondation, «les cantons ne s'y sont que peu investis pendant longtemps. Quand ils ont été sollicités par les professionnels pour entrer en action, ils se sont aperçus qu'un seul d'entre eux était trop petit pour faire quelque chose de sérieux dans ce domaine.»
Raisons pour laquelle la Suisse romande a décidé de faire front commun. «La Fondation, qui débutera ses activités dès le mois de juillet, aura dix millions par an à disposition pour soutenir des réalisateurs et des producteurs installés en Suisse romande. Cette mutualisation permet de s'engager en faveur de grosses productions. Par exemple, le Valais peut soutenir quelqu'un comme Denis Rabaglia, mais ce dernier ne produit pas un film par année. Isolé, le canton devrait sortir une année beaucoup d'argent, puis plus rien ensuite.»
La présidente de la CIIP, la conseillère d'Etat jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, ne cache pas sa satisfaction d'avoir abouti à la création de cette fondation. «Il y a une claire volonté d'avoir une dimension romande, parce que le 7e art mérite d'être reconnu comme un objet culturel et pas seulement comme une question financière.»
Le budget de la Fondation sera réparti entre les cantons au prorata de leur production cinématographique. Ainsi Genève prendra en charge la moitié de la facture, Vaud 35%, le Valais 8%, Neuchâtel et Fribourg 3% chacun et le Jura 1%. Les différentes caisses publiques seront soutenues dans leur mise de fond par d'autres institutions, comme la Loterie romande.
Pour les professionnels, l'appui financier de la Fondation romande pour le cinéma viendra compléter celui qu'ils peuvent obtenir de la Confédération ou de la Télévision suisse romande.