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«La grande bouffe» dans sa version globalisée

25 août 2009, 10:28

Certaines images insolites ont le don de vous coller aux bourrelets bien malgré vous. Sur les façades de bâtiments bordant un littoral très british où je me promenais récemment, des photos format géant retraçaient la vie de la cité dans l'entre-deux-guerres. Sur l'une d'elles, une banale image de gens à la plage, souriants, en maillots de bain longs. Mon regard balaie l'espace alentour. Il se fixe sur un groupe de jeunes jouant sur ladite plage. Je cligne des yeux, amusée par une vision surprenante. A contre-jour, les silhouettes des ados se détachant en foncé, j'assiste à une sorte de danse de figures hypertrophiées aux courbes rebondies et replètes. Constat: les deux tiers des ados ont un réel embonpoint ou sont franchement obèses.

Instinctivement, je parcours des yeux le chemin en sens inverse. Sur le cliché géant que j'ai beau scruter, les corps sont tous uniformément sveltes. Les années de privation étaient peut-être encore dans les esprits, mais la société de consommation n'avait pas encore fait ses ravages.

Je suis soudain prise par un accès boulimique d'images: malbouffe, fast-food, toxicodépendance au sucre, «insaturés trans», oméga 6, problèmes cardiovasculaires, cancers, diabète, allergies, anorexie, boulimie. Ou encore Gargantua et Pantagruel, «La grande bouffe», «Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant».

D'ici 2015, 3 milliards d'adultes seront soit en surpoids soit obèses. Est-ce que ça pourra encore tourner rond? L'obésité n'est-elle pas une pandémie, certes non infectieuse, mais au moins aussi pernicieuse que la grippe A? Et qui tue à petit feu?

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