Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La Chaux-de-Fonds: le Festin tourne à l’opéra-bouffe

Le coronavirus n’a pas gâché la dixième édition du Festin neuchâtelois, ce dimanche. A La Chaux-de-Fonds, au restaurant Union, les convives se sont même régalés d’airs d’opéra.

08 mars 2020, 20:23
Au restaurant Union, dimanche 8 mars, le Festin neuchâtelois s'est transformé en... opéra-bouffe!

Des airs célèbres ont envahi, ce dimanche 8 mars, le restaurant Union du Théâtre de La Chaux-de-Fonds, pour la dixième édition du Festin neuchâtelois. Assiettes à la main, deux sopranos et un baryton s’affairaient à servir le menu du terroir aux 36 convives présents. Et Julie Cavalli, Floriane Iseli et Rémi Ortega en profitaient pour interpréter des morceaux du répertoire classique.

Entre les cinq plats proposés, les chanteurs faisaient résonner leurs voix de professionnels, toujours en rapport avec les mets présentés. A l’instar du «Jambon de Bayonne», d’Offenbach, avant la dégustation du saucisson en croûte.

Véritable défi

Ce concept «Opéra compris», développé par un restaurant parisien, avait déjà été mis sur pied par l’équipe du théâtre des Abeilles. Mais pour la première fois ce dimanche, l’équipe investissait un restaurant.

«Dans notre théâtre, les gens mangent sur la scène et nous chantons dans la salle», notait Julie Cavalli. «Ce qui met une distance entre le public et nous», renchérissait Rémi Ortega. Une distance gommée lors de ce Festin neuchâtelois. «Aujourd’hui, il n’y a pas de mur et je trouve les gens heureux», se félicitait Floriane Iseli.

Si cette opération était une première pour l’établissement, elle l’était aussi, sous cette forme, pour les artistes. «C’est un véritable défi de se mêler aux convives, de leur mettre la main sur l’épaule, de les prendre à partie», commentait Floriane Iseli. «On se demande si on va les déranger, s’ils vont se sentir agressés», complétait sa consœur.

Convives pris au jeu

La démarche cible aussi bien les connaisseurs de la musique classique que les néophytes. Elle vise à rendre accessible l’opéra en interprétant de grands airs dont certains, à l’instar de «Carmen» ou «La flûte enchantée», font partie de l’inconscient collectif.

Si les morceaux sont interprétés avec fidélité, les mises en scène se veulent décalées. D’où la surprise de la pianiste, dans les coulisses, face au déshabillé vêtu par Julie Cavalli. «Nina Uhari effectue un remplacement. Elle n’avait pas assisté aux répétitions, raison pour laquelle elle s’étonne de ma tenue…»

«On ne savait pas que cette animation musicale faisait partie du festin», relevaient cinq amis. «C’est vraiment une magnifique surprise!» A une autre table, une équipe relevait la qualité de ces prestations qui, à leur sens, conviennent parfaitement au cadre et à l’acoustique du lieu.

«On s’est laissé surprendre. C’est de l’opéra-bouffe!», se réjouissaient des amis qui ont pris l’habitude de s’inscrire au Festin neuchâtelois dans le lieu où sont servis les vins de la Ville de La Chaux-de-Fonds et qui ne s’attendaient pas à ce spectacle.

Clin d’œil des «dieux» aux femmes

Devant son assiette, un participant au Festin tenait sa tête entre les mains, l’air désespéré de voir son épouse s’en aller en suivant un séducteur derrière le rideau de la porte du restaurant, tel le mari éconduit du «Don Giovanni» de Mozart. Tandis que, surgissant d’un coin de la salle, le baryton se muait en Sancho Panza. «Profitez de ce moment, Messieurs! Une rare occasion de vous prendre pour des dieux ou des champions avant d’entonner les paroles de ce morceau, méprisantes à l’égard des dames», lança-t-il en désignant au hasard une passante sur le trottoir. De quoi susciter des éclats de rire en cette Journée consacrée aux droits des femmes… 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias