Mais le No 11 de la Maladière ne s'enflamme pas et sait que tout résultat passe par un engagement de tous les instants. Mais Joao Paulo est un dur, lui qui a déjà traversé des épreuves délicates. «J'ai toujours été épargné par les blessures» dévoile-t-il. «Mais la faillite de Servette fut une période difficile. Vivre dans l'attente, quatre mois sans salaire est pénible.» Mais Joao Paulo n'est pas du genre à s'apitoyer. Même quand il a rebondi à Murcie qui jouait sa place en deuxième division espagnole ou qu'il ne jouait plus à Berne en fin d'année passée. «L'Espagne fut une belle expérience, mes six mois à Strasbourg (réd.: avec une promotion en Ligue 1 à la clé) aussi. A Berne, je ne jouais plus à cause d'un choix tactique de Martin Andermatt, qui n'alignait plus qu'un seul attaquant. J'étais triste de cette situation, mais j'ai toujours donné le meilleur de moi-même.»
Le Brésilien - qui se définit comme un véritable joueur de 16 mètres - est en fine et s'est déjà fondu dans le moule «rouge et noir». «Je connaissais déjà quelques joueurs» assure-t-il. C'est d'ailleurs la femme d'Everson qui lui a présenté celle qui allait devenir son épouse. «L'ambiance dans le vestiaire est formidable et conviviale. Tout le monde fait preuve d'une rare humilité.»
Confiné au banc à Berne, Joao Paulo n'a donc pas hésité avant de rejoindre Neuchâtel. «La confiance que m'a témoignée Gérard Castella m'a convaincu. Il ne m'a bien sûr pas promis une place de titulaire, je sais que je devrais la gagner. Mais la concurrence nous pousse à nous surpasser.»
Hors du terrain, le Brésilien a déjà trouvé son chez lui dans la région. «Le calme de la Suisse me convient bien» confirme-t-il. Et le calme relatif es tribunes helvétiques par rapport à son Brésil natal ne l'émeut pas plus que ça. «Quand on est sur le terrain, on fait abstraction de tout cela. Le niveau du football suisse ne cesse de s'élever. L'Euro et les nouveaux stades qui se construisent partout dans le pays, comme à Saint-Gall, vont encore plus populariser le football. A Berne, il y a presque 17 000 personnes à chaque match de hockey contre 10 000 au football. Mais dans quelques années le football va passer devant» pronostique-t-il.
C'est déjà le cas à Neuchâtel, mais Joao Paulo compte bien faire chanter la Maladière. / EPE