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Emouvante Petite messe solennelle

14 déc. 2009, 08:12

Rossini ne se doutait certainement pas des abîmes d'interrogations dans lesquels il allait jeter ses futurs interprètes lorsqu'il écrivit la Petite messe solennelle, version avec orchestre.

Musique sacrée ou opéra? Accompagné des ensembles Espace choral, Lyrica Neuchâtel, Opus ch½ur de chambre et d'un quatuor vocal de haut vol, Facundo Agudin partait avec de superbes atouts. Le concert, samedi en l'église de Saignelégier, a procuré de grandes joies.

La Petite Messe solennelle est une partition brillante et l'orchestration, de la main même du compositeur, charme des bois et de la harpe, ne manque pas d'en faire ressortir l'aspect théâtral. La direction de Facundo Agudin, à la tête de l'Orchestre symphonique du Jura, n'est jamais frivole.

Partagé entre les aspirations religieuses exigées par le sujet et l'écriture vocale, ce diable de compositeur ne pouvait pas s'empêcher de déployer ses ineffables mélodies. Ainsi libéré de ces considérations, l'auditeur n'a plus aucune arrière-pensée, la Petite messe solennelle est l'½uvre d'un maître sûr de ses moyens.

La section chorale, très belles voix d'hommes, a tout l'éclat et la vaillance nécessaires à cette exécution. Le quatuor de solistes, particulièrement homogène, à l'écoute l'un de l'autre, atteint une grande élévation. Le «Quoniam» de Ruben Amoretti, basse, le «Domine Jesu» du ténor Andreas Scheidegger sont impressionnants. On n'oubliera pas le «O salutaris hostia» de la soprano Svetlana Ignatovitch, ni le ton suppliant de Tanja Ariane Baumgartner, mezzo, dans l' «Agnus Dei».

Finalement, l'ambiguïté entre les aspirations religieuses exigées par le sujet et l'écriture brillante de Rossini est fascinante. L'équilibre entre piété et couleurs est-il impossible à trouver? Facundo Agudin et ses partenaires y sont parvenus.

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