En marge de l'exposition "Aux origines des pharaons noirs", qui vient d'ouvrir ses portes au Laténium, Neuchâtel a accueilli cette semaine le 13e Congrès international d'études nubiennes. Dédié à un public de spécialistes, principalement des archéologues, il constitue un rendez-vous majeur pour l'étude de cette région du Nord du Soudan.
Pour Neuchâtel, c'est un événement. Organisé tous les quatre ans, le rendez-vous se déroule en Suisse pour la deuxième fois, après le congrès de Genève en 1990. S'il a eu lieu dans la région cette année, c'est à l'initiative de Mathieu Honegger, directeur de la Mission archéologique suisse au Soudan et professeur à l'Université de Neuchâtel.
Proposant 220 conférences en lien avec la Nubie, ce congrès était l'occasion d'échanger les connaissances actuelles, les études nubiennes étant encore "inféodées" à l'égyptologie. En effet, il n'existe pas de chaires d'études nubiennes en Europe, d'après Mathieu Honegger.
Centrée sur la vallée du Nil, la Nubie a longtemps été la seule voie d'accès vers l'Afrique subsaharienne. Ce vaste territoire reliait deux mondes: la Méditerranée et les civilisations de l'Antiquité classique d'un côté, les sociétés à tradition orale de l'Afrique noire de l'autre. Dominée par l'Egypte entre 1480 avant J.-C. et 1080 avant J.-C., la Nubie a pris sa revanche entre 713 et 656 avant J.-C., quand les pharaons noirs régnèrent sur toute la région.