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Critiques, Unia et patrons lâchent le Service de surveillance

29 sept. 2010, 09:50

Le syndicat Unia, représentant des employés, et le Bureau neuchâtelois des métiers du bâtiment (BNMB), représentant des patrons, ont créé l'Association neuchâteloise pour le contrôle des conditions de travail. Les deux partenaires ont dénoncé au printemps leur convention avec le Service cantonal de surveillance et des relations du travail (SSRT). Dès vendredi, deux nouveaux inspecteurs contrôleront les conditions de travail sur les chantiers neuchâtelois: Monica Paz, dessinatrice en génie civil, travaillera à 60%, Michel Ruedin, menuisier, à plein-temps.

Unia et le BNMB expriment plusieurs griefs à l'égard du SSRT. Pour Lucas Dubuis, secrétaire syndical, «il n'était pas assez réactif par rapport aux dénonciations que l'on faisait. L'office de surveillance, sous couvert de contrôle des conditions de travail, faisait de la répression des travailleurs sans papiers. La couleur du passeport nous importe peu! Nous, c'est le respect de la CCT (réd: convention collective de travail) qui nous importe.»

Selon Jean-Claude Baudoin, directeur du BNMB, «il se passait trop de temps entre le contrôle des inspecteurs de l'Etat et la sanction pour que l'on soit crédible: si le chantier est contrôlé en septembre 2009 et le rapport établi en juin 2010, les coupables sont rentrés à la maison depuis longtemps!»

Jean-Claude Baudoin précise que la dénonciation de la convention avec l'Etat «n'a rien à voir avec l'affaire Hainard. Nous avons fait un constat négatif en observant le mandat donné au SSRT. Il n'y avait pas une seule ligne dans les médias lorsqu'on s'est désengagé. Les dysfonctionnements sont allés en augmentant ces cinq derniers mois pour les raisons que vous savez...» La commission d'enquête parlementaire (CEP) est chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements dénoncés au sein du SSRT (notre édition du 5 juin), sur le rôle joué par le conseiller d'Etat démissionnaire Frédéric Hainard, qui était en charge du SSRT, et sur les conditions d'engagement de sa maîtresse comme inspectrice.

Jean-Claude Baudoin estime «qu'aujourd'hui, il n'y a plus de contrôle du marché du travail par l'Etat car les bras manquent au SSRT entre les démissions et les maladies...» Le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi, chef ad intérim du Département de l'économie, dont dépend le SSRT, n'était pas joignable hier pour répondre à nos questions.

La création de l'Association neuchâteloise pour le contrôle des conditions de travail a un coût pour Unia et le BNMB. La convention qui les liait à l'Etat leur revenait à 60 000 fr. par an, la nouvelle entité leur coûtera le triple. «C'est un choix des commissions paritaires. Nous visons des résultats», explique le secrétaire syndical Fabien Vuillème. «Il s'agit de contrôler les horaires de travail, les salaires minimum... Nous le faisons pour les travailleurs et pour garantir un équilibre sur le marché du travail neuchâtelois.» /bwe

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