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Une nuit des longs couteaux pour les pays de la zone euro

27 oct. 2011, 11:07

Les dirigeants des Vingt-Sept se sont entendus, hier soir à Bruxelles, sur une recapitalisation des principales banques européennes. Il ne s'agit toutefois que d'un élément du triptyque que les Européens tentent laborieusement de façonner, afin d'enrayer la crise de l'euro, avec une restructuration partielle de la dette grecque et l'augmentation de la puissance de feu du fonds de sauvetage européen.

Pour la deuxième fois en trois jours, les chefs d'Etat ou de gouvernement des Vingt-Sept, puis ceux des dix-sept pays membres de la zone euro, se sont retrouvés à Bruxelles afin de préparer une «réponse globale» à la crise européenne de la dette, dont l'épicentre se trouve en Grèce mais qui risque de se propager à d'autres pays - l'Italie en particulier. Ils étaient tenus à une obligation de résultat, afin d'éviter de semer la panique sur les marchés financiers.

Les Vingt-Sept sont d'abord tombés d'accord sur une recapitalisation de leurs banques. D'ici à juillet 2012, elles devront porter à 9% leur ratio de fonds propres durs, afin de rassurer les marchés sur leur solidité.

Construire un pare-feu

Cette recapitalisation, que les institutions financières devront tenter de réaliser elles-mêmes, avant de faire appel à l'aide des Etats, voire du Fonds européen de stabilité financière (Fesf) en dernier ressort, sera rendue nécessaire par la restructuration partielle de la dette grecque qui se profile à l'horizon.

Dans le cadre d'un deuxième plan d'aide à la Grèce, les créanciers privés d'Athènes sont en effet priés d'accepter «volontairement» une lourde décote de la valeur des obligations d'Etat grecques qu'ils détiennent, ce qui va plomber les comptes de certains d'entre eux. Du pourcentage qui sera finalement retenu (Berlin souhaite le porter à 60%, les banques ne veulent pas dépasser 40%) dépendra le montant que les institutions financières devront injecter dans leur capital; on parle de 108 milliards d'euros. Dans la soirée, les négociations battaient encore leur plein sur ce sujet sensible.

Ce n'est pas le seul. «Il y a beaucoup de problèmes à résoudre», a confirmé la chancelière allemande, Angel Merkel. Ainsi, les dirigeants de la zone euro s'employaient également à construire un pare-feu suffisamment solide pour parer à une éventuelle contagion de la crise de la dette, en particulier à l'Italie, que ses partenaires ont de nouveau pressée d'assainir ses finances publiques et d'engager de profondes réformes structurelles.

Dans ce contexte, ils ont obtenu l'assurance que la Banque centrale européenne continuera à acheter des titres de dette souveraine des pays en difficulté. Parallèlement, ils devaient s'entendre sur les moyens - à charge des ministres des Finances d'en peaufiner les détails techniques en novembre - de démultiplier la puissance de feu du Fesf, qui dispose d'une capacité de prêts limitée à de 440 milliards d'euros.

Deux options sont sur la table: octroyer au fonds de secours un rôle d'assureur crédit (les investisseurs seraient assurés de récupérer une partie de leurs pertes éventuelles) et /ou créer un «véhicule spécial» d'investissement, adossé au FMI, dans lequel les Européens partageraient notamment les risques avec certains pays émergents, dont la Chine.

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